La ville de Tlemcen regorge de merveilles ! Le minaret de Mansourah, la citadelle de Mechouar, le grand bassin historique, l'emblématique médina où se trouve le souk de Kissaria et la grande mosquée sont des monuments et paysages qui subliment n'importe quel visiteur. Parmi les savants et saints vénérés de cette ancienne capitale du Maghreb central, l'on peut citer, Sidi Afîf el Tilimçani, cheikh Senoussi, Abou Hamed Al Ghazali, Jalal Eddine Roumi, Junaid, Abdelkader El Djilani et Mahieddine Ibn Arabi, Lalla Setti et Sidi Boumediene El Ghout. Les visiteurs qui sont nombreux à se rendre à Tlemcen durant la saison estivale, saisissent l'occasion pour se recueillir sur ce grand savant et mystique qui repose sur les hauteurs d'El Eubbad avec l'ascète Sidi Abdeslam Tounsi et Yahia Ben Yuggan, roi de Tlemcen. En effet, ce magnifique sanctuaire qui culmine sur les hauteurs de Sidi-Tahar, connaît une grande affluence de familles émigrées et de visiteurs venus des quatre coins du pays, passer les vacances d'été à Tlemcen. « L'engouement estival pour le mausolée de Sidi-Boumediene de la cité des Zianides n'est pas exclusivement dévolu aux seuls mois de juin, juillet et août. Le complexe de Sidi-Boumediene accueille à longueur d'année les visiteurs du pays et de l'étranger qui ne ratent pas leur présence à Tlemcen pour venir prier sur la tombe du cheikh des cheikhs. Tlemcen est, sans aucun doute, la ville de l'Algérie qui est la plus chargée d'histoire. Avec Fès, Damas, Bagdad, Cordoue et Istanbul, elle fut l'une des principales villes de la civilisation arabo-musulmane. Forcément, Tlemcen regorge donc de lieux d'intérêt qui ne pourront que plaire aux amateurs de découverte culturelle et spirituelle », indique un agent-guide rencontré sur les lieux. Environ huit cents ans après sa disparition en 1197, le saint Choïab Ibn Hocine El-Andaloussi (dit Sidi-Boumediene, né à Séville en 1126) veille toujours à partir d'El-Eubbad sur le Grand Tlemcen (Mansourah, Chetouane et Tlemcen). Selon un sociologue : « Sidi-Boumediene est issu d'une famille andalouse. Il étudia à Séville puis à Fès. C'est dans les montagnes de l'Atlas qu'il alla demander l'initiation mystique à l'ascète berbère Abu Yaza. Il se rendit au Machreq pour le pèlerinage, où il rencontra Abdelkader El Djilali à La Mecque. Sur le chemin du retour, il fit un détour en Palestine où il participa avec Salah-Eddine à une bataille importante contre les Croisés, il y perdit une main. Après son pèlerinage et ses études au Moyen-Orient, il s'installa et enseigna à Bejaia, capitale florissante et lettrée des Hammadides. Sa réputation de science et de sainteté lui valut la défiance du sultan almohade Abou Youcef Yacoub el Mansour qui le fit appeler à Marrakech qu'il n'atteignit jamais. Venant de Bejaia en compagnie de ses disciples, il s'installa au village de Takbalet (commune de Bensekrane) situé à environ 30 kilomètres de Tlemcen, où il enseigna la théologie et la science mystique. C'est à El-Eubbad que l'on édifia son mausolée devenu lieu de pèlerinage des Tlemcéniens et l'un des plus fréquentés au Maghreb ». D'après le chroniqueur Zerkechi, un sultan de Constantine lui rendit une visite pieuse au XIVe siècle. Il s'arrêta devant le catafalque du saint et posa dessus sa main en prêtant le serment solennel de ne plus rien faire d'autre, à partir de ce jour-là, que rendre le bien pour le mal. Ibn Arabi a appelé Abou Madyane « le professeur des professeurs». A un jet de pierre du mausolée de Sidi-Boumediene, la sainte Lalla Setti dort en paix sur les falaises qui dominent à plus de 800 mètres tout le Grand Tlemcen. De nombreuses familles se précipitent vers la Quobba (composée de deux pièces dont l'une d'elles qui abrite le cercueil de Lalla Setti drapé de velours vert est surmontée d'un dôme recouvert de tuiles) de cette vénérée, qui malgré les vicissitudes du temps est toujours là. Selon une légende, la gente féminine stérile fréquente beaucoup ce lieu dans l'espoir d'avoir des enfants. Lors de leur « ziara », les femmes y déposent leurs ceintures et se confessent pendant de longs moments à l'intérieur du mausolée de Lalla Setti. Dans son ouvrage consacré à cette sainte, le grand savant français, Alfred Bell, cite « Salut Lalla Setti, celle qui protège les hommes et qui est reine des femmes. Sa demeure est dans les monts, elle est marquée d'un cercle, mon salut à la très Sainte, celle qui domine Tlemcen ».