Des dizaines d'habitants de la localité de Salah Derradji, dans la commune d'El Khroub, ont brûlé des pneus au passage à niveau de la ligne ferroviaire reliant à ce chef-lieu de commune, hier, aux environs de 07h30, empêchant ainsi les trains de circuler et ce, pour réclamer un quota de « logements de type rural ou social », disent-ils. Selon un des protestataires, originaire de la partie de la localité dite le vieux Salah Derradji, « nous avons déposé des demandes pour bénéficier des aides octroyées dans le cadre du logement rural, pour certains en 2013, et bien avant pour d'autres, sans résultat depuis ». « Il est vrai qu'au niveau de la daïra d'El Khroub, on nous avait promis l'envoi d'une commission d'enquête, mais nous sommes en 2019 et bientôt en 2020 et rien n'est venu la confirmer sur le terrain. Il s'est révélé que ce ne sont que des promesses vaines », déplore-t-il. La localité de Salah Derradji n'arrête pas de s'étendre depuis des années, en matière d'espace et aussi démographique (croissance naturelle et nouveaux arrivants), faisant en sorte que le besoin de logements nouveaux se fait sentir au niveau de la plupart des familles, du vieux Salah Derradji comme de sa partie concernée par le logement évolutif. Et de poursuivre, qu'en tout cas, de nombreux demandeurs de ce type de logements en considération du « flou » et le silence radio entourant ce sujet, veulent bien que ceux-là soient remplacés par des appartements dans le cadre du logement social. Et beaucoup d'entre ces derniers, sinon la majorité, ont déposé des demandes dans ce sens à l'APC et la daïra d'El Khroub, mais toujours sans rien voir de concret dans ce domaine non plus. A bout de patience, les habitants concernés ont décidé de recourir à cette action musclée pour rappeler leur cas et aussi pour faire pression sur les autorités locales afin de leur trouver une solution à ce problème épineux du logement. Le choix du jour de la rentrée des classes n'est pas fortuit, mais procède de cette logique et s'inscrit en droite ligne de ces préoccupations, dit-il. En tout état de cause, ce mouvement de protestation visant à faire pression sur les autorités, a eu surtout pour effet dans la réalité de prendre en otage des lycéens, des collégiens et des stagiaires des CFPA fréquentant des établissements situés à El Khroub. C'est ce que n'a pas manqué de faire observer un des habitants de Salah Derradji, qui lui-même en a été victime, fait-il savoir. Car il a été obligé en revenant du chef-lieu de commune, selon ses propres dires, de prendre un taxi clandestin pour regagner son domicile en faisant un grand détour par la ferme de « Baaraouia », « ce qui m'a coûté pas moins de 500 dinars de bon matin », lance-t-il en colère.