Cet été la température est montée de plusieurs crans dans le pays et spécialement dans la région du Cheliff. La chaleur fait rage au quotidien. Il fait un temps insoutenable à l'extérieur et ça fond comme dans un enfer à l'intérieur. C'est la fournaise. Ça bouillonne dans l'air, ça brûle dans tous les secteurs et ça flambe dans les esprits. La fraîcheur se fait désirer. Le contact entre les individus n'est pas chaleureux, mais très vif comme l'éclair. Le climat est écrasant et la population affronte la canicule comme elle peut. La circulation est soumise à une rude épreuve. Les chauffeurs brûlent les arrêts et râlent dans les bouchons qui bloquent la route. Les bus klaxonnent, les passagers se cramponnent et les motards font du m'as-tu -vu et cabrent leurs bécanes avec un bruit sonore. Les piétons qui traînent dans la rue, se protègent la tête avec des chapeaux de paille et des casquettes pour épargner leurs têtes du soleil. Les véhicules chauffent et les plus fragiles tacots se sont rangés sur la droite avec le capot ouvert sur le moteur. Du haut de leurs nids perchés sur les poteaux électriques, les cigogneaux craquettent et battent des ailes. Ils ont soif. Ils n'ont pas résisté à la chaleur. Ils dégringolent un par un sur le sol, assommés par le soleil infernal. Les gosiers sont secs et l'eau est bouillonnante dans son contenant. Les chiens halètent et les chats se lâchent sous l'ombre des feuillages, extenués par la température élevée. La route est enfumée par les gaz carboniques. Les cafés croulent sous la fumée des cigarettes grillées par les consommateurs. Quant aux trottoirs ils sont submergés du matin au soir par les «ferracha» qui bouchent toutes les issues et les espaces réservés aux piétons. La population est aux abois. Rien ne va plus dans cette métropole qui s'enfonce dans le confus. Dans la rue les pas des gens sont rapides et l'esprit fatigué. Les salamalecs sont brefs et abrégés. Les gens marchent difficilement sous le poids pesant de la canicule. Les corps et les vêtements des piétons sont mouillés par la transpiration. C'est la mi-journée, et les âmes peinent sous l'effet de serre. Dans un coin du quartier, les enfants bousculés par la chaleur enivrante fredonnent une petite chansonnette à l'air caniculaire. «wat, wat, wat, saif khlat, wine hot baidhati !» ainsi va la vie en cette saison des vacances dans le fief «du houmane ». Avec l'humidité, la peau devient visqueuse et le corps a envie d'une bonne douche pour se rafraîchir les pores. Les traits des visages sont tirés et la parole est inamicale. Les ambulanciers en rajoutent avec leurs sirènes hurlantes, juste pour arracher la priorité de passer. Tout n'est pas réuni dans la région de la plaine, terre réputée pour être la cuvette de la chaleur écrasante. La ville ne facilite pas le bien-être de ses habitants.