«Nous sommes des travailleurs en chômage, c'est terrible comme situation socioprofessionnelle», lance un jeune parmi les dizaines de manifestants recrutés sous contrat pré-emploi, qui se sont rassemblés, hier devant le siège du cabinet du wali pour dénoncer l'indifférence des pouvoirs publics face à leur détresse. « Les travailleurs sous contrat pré-emploi vivent dans la précarité professionnelle totale avec des contrats qu'on a allongés bien au-delà de leur durée réglementaire, alors qu'ils côtoient des salariés qui font le même travail qu'eux tout en étant mieux placés sur tous les plans, notamment la stabilité et le salaire », nous dira un autre brandissant une pancarte sur laquelle l'on pouvait lire, « nous exigeons l'intégration dans nos postes de travail ». Ils étaient plus d'une centaine de travailleurs sous contrat pré-emploi, venant de différents secteurs professionnels, à se rassembler, hier matin, comme chaque lundi, devant la wilaya pour faire parvenir leur message au chef de l'exécutif local et tenter d'avoir une entrevue pour lui expliquer de vive voix leurs profondes préoccupations. « Des milliers de jeunes travailleurs sont plongés dans le désespoir de lendemains incertains et d'un présent dur, très dur, à supporter avec un salaire de misère et des conditions socioprofessionnelles très aléatoires », lance l'un des manifestants, qui affirme que des travailleurs recrutés au même titre du pré-emploi ont été insérés avec des contrats à durée déterminée renouvelable grâce à leurs connaissances et des appuis influents, alors que les autres qui n'ont rien à faire valoir sur ce plan restent encore, après 10 ans et plus, dans la même catégorie contractuel précaire du pré-emploi. « Comment peut-on concevoir qu'un contrat du pré-emploi puisse durer plus de 6 ans, on ne peut pas rester toute notre vie dans ce cadre !? », s'insurge un manifestant, qui estime qu'il s'agit ni plus ni moins d'une exploitation odieuse de la main-d'œuvre à bon marché par les pouvoirs publics. Des manifestants expliquent que le contrat en question ne prévoit qu'une durée de 18 mois au bout desquels l'insertion dans le monde professionnel devient un impératif recherché, exigé par la nature même du contrat pré-emploi, qui signifie un contrat qui précède un recrutement définitif sous contrat à durée déterminée ou indéterminée. Hélas, le taux d'insertion des contractuels du pré-emploi reste très faible, et on souhaiterait que toutes les administrations et les EPIC suivent l'exemple d'Algérie Poste, où des milliers de travailleurs sous contrat pré-emploi ont été récemment insérés définitivement dans le milieu professionnel, clament des manifestants. Sur le plan des revendications, le représentant des manifestants rappelle l'exigence de la prise en considération des années travail passées sous contrat du pré-emploi dans le calcul de la retraite. Précisant que les années du pré-emploi doivent également être prises en compte sur le plan de l'expérience professionnelle avec indexation de l'indemnité afférente. Aussi, nous revendiquons une intégration professionnelle des travailleurs du pré-emploi dans les postes qu'ils occupent effectivement, sans attendre l'ouverture d'un concours. Aussi, les manifestants réclament l'intégration de l'ensemble des travailleurs du pré-emploi et de ceux ayant fait objet de licenciement, le droit à la retraite, la fin du travail précaire et la suspension des concours de recrutement jusqu'à régularisation de la situation des contractants actuels.