Les étudiants, soutenues par un nombre important de citoyens de toutes catégories, ne lâchent pas prise et investissent en ce 36e mardi consécutif les rues de la capitale pour dire «non aux élections du 12 décembre» prochain et «oui à l'édification d'un Etat de droit» pour tous les Algériens. Les manifestants invitent l'ensemble des citoyens à marcher vendredi prochain à travers leurs slogans en prédisant que «le 1er novembre sera le jour de la victoire» et que «le Hirak demeure un devoir national». Les étudiants présents à la marche n'ont pas oublié leur consœur Dahmani Nour El Houda Yasmine, étudiante en droit âgée de 22 ans, en détention provisoire à la prison d'El Harrach depuis le 17 septembre dernier. Tout en brandissant son portrait, ils ont exigé sa libération ainsi que celle de l'ensemble des détenus d'opinion. L'un des manifestants a brandi une pancarte sur laquelle on pouvait lire «Lakhdar Bouragaa, Karim Tabou vous êtes en prison, mes vos idées sont parmi nous». Les manifestants étaient critiques vis-à-vis des médias. «Le peuple veut une presse libre et une justice indépendante», scandaient-ils. Sur une banderole on pouvait lire : «La presse libre, celle qui relate au pouvoir ce que dit le peuple et non pas relater au peuple ce que dit le pouvoir». Sur une autre pancarte, les manifestants ont invité les magistrats à saisir cette opportunité d'ouverture. «Magistrats, la révolution populaire vous a donné une chance, soit que vous soyez libres ou esclaves de l'administration !». Les manifestants ont emprunté l'itinéraire habituel. La marche a pris départ de la Place des Martyrs pour passer par la rue Bab Azzoun, le Square Port-Saïd, la rue Larbi Ben M'hidi. En arrivant au Boulevard Amirouche, les manifestants ont marqué une halte pour soutenir les travailleurs et les responsables des minoteries fermées. Ces derniers tenaient un sit-in devant le ministère de l'Agriculture.