La protestation estudiantine boucle son 34ème mardi consécutif, mais cette fois, avec un nouveau souffle, suite à la répression qu'ont subie les étudiants la semaine écoulée. Comme de coutume les étudiants, soutenus par des citoyens, se sont regroupés à la place des Martyrs, point de départ de la manifestation, pour entamer leur marche contre les «résidus du système» qui s'accrochent au pouvoir. La marche n'a pas cessé de prendre de l'ampleur tout au long du chemin parcouru par les manifestants, de la place des Martyrs jusqu'à la Grande Poste d'Alger, en passant par la rue Larbi Ben M'Hidi, les boulevards Amirouche et Audin. Au-delà des slogans hostiles à la tenue des élections présidentielles, programmées pour le 12 décembre prochain, les protestataires ont également exprimé leur rejet de l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures, adopté par le Conseil des ministres. «Le parlement est dans la rue, le peuple rejette en bloc, la loi sur les hydrocarbures», lit-on sur une pancarte brandie par une étudiante. Sur une autre pancarte, on pouvait lire : «Nul n'a la droit de décider à la place du peuple, il n'y aura ni un vote parlementaire sur la loi sur les hydrocarbures, ni la tenue des élections présidentielles cette année». Au boulevard Amirouche, près du siège de l'Union nationale des étudiants algériens (l'UNEA), les étudiants protestataires scandaient des slogans hostiles aux syndicats des étudiants en les qualifiant de syndicats de la honte: «quelle honte, un syndicat indifférent à la répression et à l'incarcération des étudiants !». D'autres ont appelé à la libération des détenus d'opinions incarcérés et la libération de l'étudiante Dahmani Nour-El Houda Yasmina détenue à la prison d'El Harrach pour avoir participé à l'une des manifestations du mardi.