L'éclatement d'une canalisation d'assainissement à Belgaïd dans la zone orientale de la ville remet sous les projecteurs de l'actualité l'épineux problème des excédents de chantiers et autres déchets solides jetés quotidiennement en toute impunité par des entrepreneurs et autres particuliers. La société de l'eau et de l'assainissement d'Oran (SEOR) précise que l'incident signalé en fin de semaine écoulée dans une canalisation d'assainissement à Belgaïd a été essentiellement causé par des déchets solides. Selon cette société, ces importantes quantités de détritus ont endommagé gravement le réseau d'assainissement ce qui nécessite des travaux de rénovation des canalisations. Des tonnes de déchets et autres excédents de chantiers sont jetées quotidiennement dans le réseau unitaire à Oran causant régulièrement une obstruction des canalisations et des égouts dans de nombreuses zones de la ville. Dans les égouts de la ville on trouve tout ce qu'on peut imaginer à commencer par les déchets en plastique jusqu'au matelas, pneus, pièces détachées et matériaux de construction. Des déchets parfois inattendus et difficilement biodégradables obstruent les canalisations des eaux usées et seraient à l'origine des inondations signalées ici et là à travers le territoire de la ville durant les précipitations. Cet état de fait incombe essentiellement au manque de civisme des citoyens qui jettent n'importe quoi dans le «tout-à-l'égout». Nombreux considèrent les égouts comme une poubelle où on peut se débarrasser de tous les objets encombrants. Ces déchets abandonnés dans les égouts engendrent d'importants coûts aux services concernés par l'entretien du réseau unitaire. L'accumulation des déchets dans les stations de pompage nécessite parfois un arrêt complet du système et une intervention des équipes techniques pour l'enlèvement des objets et déchets solides. Des gestes simples des citoyens pourraient préserver l'efficacité du réseau unitaire et réduire considérablement les coûts liés au nettoyage et l'entretien des canalisations et autres installations. Il faut aussi préciser que le volume des déchets solides a progressé ces dernières années à cause des nombreux chantiers de BTPH lancés ici et là dans les périphéries immédiates de la ville. Oran devenue ces quinze dernières années une «ville-chantier» est confrontée non seulement à un problème de maîtrise des chantiers en termes d'impact sur l'environnement, accentué par un net déficit de moyens pour le déblayage des centres urbains et des réseaux routiers des milliers de tonnes de déblais issus des ateliers privés et publics de BTP, mais aussi à une contrainte dans l'évacuation des collectes. Il est à rappeler qu'en 2016 les services techniques de la SEOR ont retiré 400 tonnes de détritus solides dans la seule station de relevage de Haï Dhaya (ex-Petit Lac) qui refoule les eaux usées de la ville vers la STEP d'El Kerma.