Dans le cadre de la lutte contre la pollution et l'atteinte à l'environnement à l'intérieur du tissu urbain, les opérations de contrôle menées par la commission de wilaya pour le contrôle de rejets industriels, ont permis aux agents chargés du contrôle de dresser 17 mises en demeure à des gérants et propriétaires de stations de lavage et vidange, réparties entre les localités et le chef-lieu de la commune d'Aïn El Turck, a-t-on appris, hier, de sources proches des services d'hygiène de l'APC. Il est reproché aux contrevenants, le rejet des eaux huileuses dans les réseaux d'assainissement. Selon nos sources les gérants et propriétaires de ces stations ont été sommées de mettre à niveau leurs installations sous peine de fermeture. Il faut signaler que dans le cadre des dispositions prises pour lutter contre les rejets des huiles usagées dans le réseau d'assainissement, une vaste opération de recensement des entreprises ne disposant pas de station de prétraitement, a été lancée. L'opération prévoit aussi le recensement des vidangeurs privés conventionnés avec les industriels. Selon nos sources, cette opération vient en application des dernières instructions des services de la wilaya et s'inscrit dans le cadre des mesures prises par l'ex wali d'Oran visant une traçabilité des déchets rejetés dans les réseaux d'assainissement. En effet , et selon les mêmes sources, l'ex chef de l'Exécutif de la wilaya a instruit, lors d'une visite à la station de traitement et d'épuration du Groupement urbain d'Oran, sise à El Kerma (Es-Sénia), la direction de l'Environnement de la wilaya à travailler dans la sérénité, avec la SEOR, pour dénombrer en urgence toutes les entreprises qui n'ont pas de station de prétraitement ainsi que les vidangeurs privés qui évacuent cette contenance dans les regards isolés du réseau de la SEOR. « La traçabilité doit passer par la SEOR », a-t-il souligné, tout en insistant sur une coordination avec la police des eaux et la direction du Commerce pour savoir si les vidangeurs privés sont conventionnés, connaître leurs points de rejets et s'ils disposent d'un registre de commerce. « Comment certaines entreprises privées cachent les points de rejets des eaux usées et ne veulent pas coopérer avec la direction de l'Environnement », s'est-il interrogé à ce propos. Le même responsable qui a reçu des explications sur l'importance des investissements consentis par l'Etat pour prendre en charge l'assainissement du Groupement urbain d'Oran (Oran, Bir El Djir, Sidi Chahmi et Es-Sénia), a instruit les gestionnaires de la STEP d'El Kerma (270.000 m³/j), à faire un appel à compétence à l'intention des industriels qui exploitent la boue rejetée dans la décharge d'El Kerma pour problème de stockage. L'ex wali a également exhorté les gestionnaires de la STEP d'El Kerma à choisir une carrière désaffectée pour le stockage de la boue le plus tôt possible et à aller au-delà des essais sur des parcelles dans les fermes pilotes, après consultation de spécialistes pour l'élaboration de cahier des charges, à l'effet de trouver rapidement les solutions idoines, faisant remarquer que « c'est tout un secteur qui est demandeur de cette boue utilisée comme fertilisant, pour peu qu'elle soit valorisée ». Il y a lieu de signaler que près de 40.000 tonnes d'eaux huileuses sont rejetées chaque année dans les réseaux d'assainissement ou d'autres milieux récepteurs. Une récente étude, commandée par la direction, a permis de révéler une atteinte flagrante à l'environnement, dont les principaux acteurs sont les responsables des stations de service. La quantité de ces rejets représente près de 40% de l'ensemble des déchets spéciaux dangereux de la wilaya d'Oran, estimé à 10.000 tonnes par an. L'étude du Plan de gestion des déchets spéciaux (DS) et déchets spéciaux dangereux (DSD), réalisée par le Cabinet d'étude environnementales et risques industriels (CEERI), indique que l'ensemble des affluents aqueux, provenant des eaux de lavage des planchers, des équipements et des véhicules sont rejetées directement dans le réseau d'assainissement ou en milieu récepteur. Ces rejets représentent un grave danger sur les zones humides de la région, a-t-on souligné dans la synthèse de cette étude, ajoutant que les afflux huileux sont classés comme déchets spéciaux dangereux par décret exécutif 06-104 du 8 février 2006.