Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a nommé hier Abdelaziz Djerad Premier ministre et l'a chargé de former le gouvernement. Aussitôt nommé, le nouveau Premier ministre a mis l'accent sur l'impératif de «travailler ensemble pour relever les défis socio-économiques auxquels se heurte le pays». «J'ai été reçu aujourd'hui par le président de la République qui m'a chargé de former le gouvernement et je le remercie infiniment pour la confiance qu'il a placée en ma personne», a déclaré M. Djerad à la presse après avoir été reçu par M. Abdelmadjid Tebboune. «Nous sommes aujourd'hui devant un défi majeur qui consiste en le recouvrement de la confiance en notre société», a-t-il ajouté, soulignant «la nécessité de travailler avec l'ensemble des compétences nationales, des cadres du pays et des citoyens et citoyennes» en vue de «relever les défis socio-économiques et sortir de cette période délicate que traverse notre pays». M. Abdelaziz Djerad a pris peu après ses fonctions de Premier ministre lors d'une cérémonie de passation de pouvoirs avec M. Sabri Boukadoum qui était chargé d'assurer l'intérim de ce poste. Abdelaziz Djerad a déjà occupé plusieurs responsabilités et hautes fonctions par le passé, notamment à la présidence de la République à l'époque du HCE et de Liamine Zeroual. Cet enfant de Khenchela, né le 12 février 1954, marié et père de 4 enfants, est diplômé de l'Institut des sciences politiques et des relations internationales d'Alger en 1976 et docteur d'Etat en sciences politiques de l'université de Paris en 1981. Professeur des universités depuis 1992, il a enseigné dans plusieurs établissements universitaires en Algérie et à l'étranger. Il a contribué à la formation de nombreux universitaires et cadres de l'Etat. Il a été directeur de l'Ecole nationale d'administration (ENA) d'Alger de 1989 à 1992, puis conseiller diplomatique à la présidence de la République de 1992 à 1993 et secrétaire général de la présidence de la République (1993-1995). Le nouveau Premier ministre a occupé également le poste de directeur général de l'Agence algérienne de coopération internationale (1996-2000) et celui de secrétaire général du ministère des Affaires étrangères (2001-2003). Il est également auteur de nombreux ouvrages et articles de sciences politiques et de relations internationales. La plus récente déclaration de M. Djerad, avant sa nouvelle nomination, il l'a faite le 14 avril 2019, lors d'une émission de la chaîne 3, au cours de laquelle il a été invité à commenter les événements de cette période importante du Hirak, marquée par la démission de l'ancien locataire d'El Mouradia. Abdelaziz Djerad avait estimé à l'époque que la crise politique qui avait pris naissance aussitôt après l'application de l'article 102, obligeant l'ex-président à quitter le pouvoir, s'est vue transformée en «verrou pour bloquer l'évolution logique de la société algérienne» et bloquer ses revendications. M. Djerad avait estimé nécessaire d'accorder la priorité aux articles 7 et 8, afin de répondre à une «revendication légitime du peuple algérien» d'autant, signale-t-il, qu'en son article 12, le texte constitutionnel stipule que l'Etat puise sa légitimité «dans la volonté du peuple», avait-il déclaré. Il avait souligné une «rupture de confiance» entre les manifestants et les gouvernants, suggérant de limoger «trois ou quatre personnes posant problème» pour le Hirak, mais également mettre en place les mécanismes et instruments de remise en cause des lois électorales et à proposer une commission indépendante pour organiser et surveiller les élections présidentielles. Il avait également plaidé pour faire appel à «des compétence nationales, des intellectuels, des universitaires, des magistrats et des avocats honnêtes et patriotes pouvant aider à dépasser la période difficile dans laquelle se trouve enfoncé le pays», disait-il le 14 avril 2019.