En dépit de la libération d'un nombre important de détenus d'opinion, dont le nombre avancé est de 76 issus de différentes wilayas du pays, les manifestants maintiennent la pression et pour le 46ème vendredi consécutif, ils sont sortis dans la rue. Les manifestants qui sont sortis dans plusieurs wilayas du pays ont exigé «la libération du reste des détenus», sachant qu'une cinquantaine est toujours en prison. Les manifestants ont cité des figures qui se sont distinguées dans ce mouvement citoyen et qui sont toujours en prison, à l'instar de Samir Belarbi, Fodil Boumala et Karim Tabou. Ils continuent à réclamer «l'indépendance de la justice et la liberté de la presse», «un état civil et non militaire». A Alger, les manifestants ont accusé des médias d'avoir soutenu le gang et avoir sali la réputation du moudjahid Lakhdar Bouragaa, en scandant : «Ya sahafa ya chiyatine» ou «Presse flagorneuse, vous êtes la source de notre malheur». D'autres manifestants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «La résistance jusqu'au au bout», «Un président en crise ne peut pas faire sortir un pays de la crise», en persistant sur : «On revendique l'application de l'article 07-08, on n'a pas voté». Si certains manifestants disent refuser d'entamer un dialogue avec le président en place, d'autres ont réclamé le «renouvellement de la classe politique», «mettre à la disposition des manifestants des salles ou des espaces publics pour qu'ils puissent s'organiser afin de discuter et d'entamer le dialogue avec les responsables concernés», ainsi que l'ouverture médiatique pour les opposants du système en place. Les manifestants ont également rendu hommage à Abane Ramdane, Mohamed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed et Mohamed Khider, en brandissant leurs portraits. Il faut le dire, peu de réactions ont été enregistrées ce vendredi au lendemain de la nomination des membres du nouveau gouvernement que dirige le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Quelques voix ont affirmé que la plupart des ministres ont servi l'ancien président déchu alors que d'autres persistent et signent : «On n'a pas voté pour le nouveau président». Cette manifestation s'est déroulée dans le calme sous l'œil vigilant des services de la police.