Il ne manquait plus que le ring avant-hier lors de l'assemblée générale des actionnaires de la SSPA/MCO. Programmée initialement à l'hôtel Méridien', cette AG a été délocalisée à la dernière minute à l'hôtel Sheraton'. Selon une source crédible, c'est Youcef Djebbari qui a pris cette décision de changement de lieu. Pourquoi et à quels desseins ? Une réponse à cette question déterminera la situation qui prévaut actuellement au Mouloudia d'Oran. Prenant la parole, Youcef Djebbari a, sans pour autant évoquer l'ordre du jour, déclaré le report de cette AG au 15 février prochain pour quorum non atteint. Pourquoi ce sont les mêmes actionnaires qui prennent toujours les mêmes décisions sans se soucier des menaces du la DCGF où le MCO risque de ne pas bénéficier de la licence de club pro ? Dès l'annonce du report, c'est l'anarchie dans la salle et une mêlée indescriptible avec insultes et accrochages physiques entre les quelques supporters présents, accusant les actionnaires d'être derrière la situation catastrophique du MCO. Le pire a été évité grâce à quelques sages présents, au moment où Youcef Djebbari a préféré quitter la salle sur la pointe des pieds. Les autres, Hacene Kalaidji, Bessedjerari Nasreddine et Benamar Sofiane ont été malmenés par les fans. Des scènes déplorables qui n'honorent guère ses auteurs. Tout cela s'est déroulé en l'absence de l'actionnaire majoritaire Belhadj Ahmed «Baba» et Tayeb Mehiaoui et quelques autres actionnaires, qui n'ont pas assisté à cette « AG », marquée par la présence de Hadj Ghalem Chaouch, ex-président du club, qui a mené le MCO en finale de la Ligue des champions d'Afrique en 1989 avec le regretté Amar Rouai comme entraîneur. « Ce n'est pas ça le football. Ce n'est pas ça le Mouloudia. Ce n'est pas ça les hommes et ce n'est pas ça Oran ! Êtes-vous conscients que vous avez un club de renommée internationale et historique ? Vous n'êtes même pas capables d'établir un bilan. Vous êtes en train de porter préjudice à un grand club », lance Hadj Chaouch Ghalem à l'égard des actionnaires, tout en visant spécialement Youcef Djebbari, qu'il a accusé d'être derrière la fameuse mascarade de deux équipes à Sidi Bel-Abbès en 2003. L'ex-président du MCO a fustigé les actionnaires présents en déclarant : « Cela ne peut plus continuer comme ça. C'est l'image du Mouloudia et des hommes qui l'ont créé qui est ternie par cette bande. Je vais consulter les anciens pour déposer plainte et mettre fin à cette situation qui porte atteinte à Oran toute entière. Le MCO a besoin de vrais militants et non pas d'affairistes. Le Mouloudia d'Oran peut revenir au-devant de la scène à condition de placer des hommes compétents et intègres pour tracer une feuille de route susceptible de sortir le club de ce blocage. La situation est arrivée à un point non-retour, il faut agir », nous a-t-il dit à sa sortie de la salle. Aussi, et on ne répètera jamais assez, le MCO est toujours pris en otage d'intérêts non avoués. En somme, les jours se suivent et se ressemblent pour le Mouloudia, devenu, par la force des choses, un « jouet » entre les mains de certains actionnaires inconscients. Le conflit Belhadj-Djebbari et leurs clans est en train de mener le MCO vers la dérive. Il est inadmissible qu'une SSPA continue d'exercer alors qu'elle n'a pas déposé de bilans depuis plusieurs années, sans que le Commissaire aux comptes ne réagisse. Ni bilans, ni documents actualisés, le MCO est en danger sur le plan administratif, mais ce sont les mêmes qui s'autoproclament serviteurs du club. Jusqu'à quand ? Là est toute la question.