Des représentants de la société civile de la wilaya déléguée de Bordj Badji Mokhtar ont observé hier matin un sit-in de protestation devant le siège de la wilaya d'Adrar pour exprimer leur colère face au problème du transport de voyageurs d'Adrar vers Bordj Badji Mokhtar. Aucune ligne de transport ou opérateur, seulement des transporteurs clandestins avec des véhicules utilitaires non aménagés pour le transport des voyageurs, indique un représentant des protestataires. «Assurer le transport est une obligation pour l'Etat. Nous sommes considérés comme des citoyens de troisième degré», indique Mohamed, un jeune étudiant de Bordj Badji Mokhtar qui nous a raconté ses déplacements sur la «route de la mort». La goutte qui a fait déborder le vase et a généré ce mouvement de protestation c'est le nombre croissant des accidents et des morts sur cet axe routier, toujours non goudronné, sur 650 km, dont le dernier accident qui s'est produit jeudi faisant deux morts et sept blessés. La cause principale qui fait obstacle aux opérateurs économiques reste l'état de la route nationale N°06 reliant Reggane à Bordj Badji Mokhtar, une piste, ce qui n'est pas normal 58 ans après l'indépendance. Du fait de l'état de la route, personne ne se risque dans l'exploitation d'une ligne de transport. L'Etat doit créer une ligne de transport de voyageurs pour desservir ces régions enclavées avec du matériel adéquat. Hier, l'accès au siège de la wilaya était perturbé et un dispositif de sécurité a été mis en place par crainte de débordement. II est à noter que Bordj Badji Mokhtar est connecté seulement par deux vols d'Air Algérie par semaine, mais ces jours-ci l'aéroport est fermé pour permettre la réalisation de travaux. Aucune autre alternative pour les autres moyens de transport.