Dans un communiqué rendu public hier, le syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (SNAPO) «tient à informer les autorités sanitaires et l'opinion publique de sa mobilisation pour lutter contre le coronavirus». «L'UNOP (fabricants nationaux de médicaments, ndlr) et le SNAPO ont pris l'initiative d'imprimer et de distribuer 50.000 affiches de sensibilisation et d'information contre le coronavirus» et «les pharmaciens d'officine, à travers toutes les wilayas du pays, accueillent quotidiennement des millions de citoyens en vue de leur dispenser des produits pharmaceutiques, et autres dispositifs médicaux, mais aussi en vue de les conseiller sur les gestes d'hygiène et de prévention», indique le communiqué. Selon la même source, il y a augmentation de la demande sur les produits comme le gel hydro-alcoolique, gants, bavettes, alcool, etc.». Cependant, comme le précise le communiqué «les pharmaciens font face à une spéculation qui s'accentue de jour en jour». «Ces produits connaissent une augmentation des prix inhabituelle, et une disponibilité très limitée, du fait de l'intervention de plusieurs intermédiaires entre le producteur ou l'importateur d'un côté, et les pharmaciens d'officine d'un autre côté». Le communiqué du SNAPO, signé de son président Messaoud Belambri, note que ces produits sont également vendus «dans des commerces qui n'ont aucun droit de les vendre» et alerte que la «création des stocks en dehors du secteur autorisé va aggraver la disponibilité». «Le pharmacien d'officine est totalement otage des pratiques que subit le marché, et pourrait même être incapable d'assurer la disponibilité de certains produits d'hygiène et de protection au niveau de l'officine», ajoute le SNAPO. Le SNAPO note également que les «pharmaciens ne sont guère responsables des ruptures ou du manque de disponibilité de ces produits, et surtout pas de l'augmentation de leurs prix». «Le marché subit actuellement l'intervention d'intermédiaires qui sont en train de déstabiliser dangereusement l'accès à ces produits». Joint au téléphone, hier en fin de matinée, Messaoud Belambri nous a annoncé qu'une «réunion de crise» était prévue le jour même à 14h au ministère du Commerce, en présence du ministre, «pour discuter de tous ces problèmes, et bien sûr du rôle des pharmaciens d'officine et des opérateurs en pharmacie, dans le dispositif mis en place par l'Etat», précise notre interlocuteur.