Le président du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo), Messaoud Belambri, a affirmé que le pharmacien « n'y est pour rien dans la flambée des prix des gels hydro-alcooliques et de bavettes » où la demande augmente, affirmant par la même occasion ignorer « où sont les stocks annoncés pour ces produits». Dans une déclaration au Soir d'Algérie, M. Belambri a déploré cette situation soulignant : « On aurait souhaité jouer pleinement notre rôle en tant que pharmacien et professionnel de la santé dans cette période que traverse notre pays. Malheureusement, l'invasion d'intrus dans le circuit de la distribution reste le principal facteur de l'aggravation de la pénurie.» M. Belambri a mis l'accent sur la non-disponibilité des gels hydro-alcooliques ainsi que des produits entrant dans leur fabrication, comme l'alcool et l'eau oxygénée relevant, au passage, le diktat des distributeurs qui « imposent leurs prix et veulent vendre aux pharmaciens sans factures », chose qui reste totalement illégale. M. Belambri est revenu sur le communiqué diffusé hier dans lequel il a été souligné le flux important que connaissent les pharmaciens au quotidien. Ces derniers jours, malheureusement, ils font face à une spéculation qui s'accentue de jour en jour. Selon le syndicat, les pharmaciens d'officine, à travers toutes les wilayas du pays, accueillent quotidiennement des millions de citoyens en vue de leur dispenser des produits pharmaceutiques et autres dispositifs médicaux « mais aussi en vue de les conseiller sur les gestes d'hygiène et de prévention ». Le Snapo avertit que ces produits se vendent aussi dans des commerces qui n'ont aucun droit de les vendre. La création des stocks en dehors du secteur autorisé va aggraver, selon le syndicat, la situation en matière de disponibilité et va créer une déperdition incontrôlable. «Le pharmacien se retrouve, ces jours-ci, totalement otage des pratiques que subit le marché, et pourrait même être incapable d'assurer la disponibilité de certains produits d'hygiène et de protection au niveau de l'officine», poursuit le syndicat qui affirme que les pharmaciens ne sont guère responsables des ruptures ou du manque de disponibilité de ces produits et, surtout, de l'augmentation de leurs prix. Par ce communiqué, le Syndicat des officines tient à disculper totalement les pharmaciens de toutes ces pratiques et souhaite l'intervention des pouvoirs publics, pour la stabilité et la régulation du marché. Il est à préciser que l'Unop et le Snapo ont pris l'initiative d'imprimer et de distribuer 50 000 affiches de sensibilisation et d'information contre le coronavirus. Ilhem Tir