Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a instruit hier les membres du gouvernement de lancer des concertations sectorielles avec les organisations patronales et les syndicats pour évaluer et contenir l'impact de la pandémie du Covid-19 sur l'entreprise et la vie économique. Dans une correspondance aux membres du gouvernement, le Premier ministre demande de « procéder, en application des instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune », à « une consultation avec les organisations patronales et les syndicats des travailleurs activant dans le monde économique, autour de la problématique de l'atténuation des effets induits par les mesures de prévention et de lutte contre le coronavirus prises par l'Etat ». En effet, dans le cadre du confinement partiel (et total à Blida), les mesures prises par les pouvoirs publics pour la prévention et la lutte contre la pandémie impactent directement la vie économique et l'emploi, ce qui nécessite une «solidarité nationale d'envergure» pour le maintien de l'activité économique, la préservation de l'emploi et la prise par l'Etat de mesures de régulation rendues nécessaires par cette conjoncture, souligne M. Djerad. En tenant compte des différentes mesures déjà mises en œuvre par les pouvoirs publics dans les domaines bancaire, fiscal, parafiscal et des marchés publics, l'effort commun devra s'orienter d'abord sur l'évaluation, par secteur d'activité, des impacts de la crise sanitaire sur la situation financière et de l'emploi des entreprises, selon l'instruction du Premier ministre. Selon la même source, la concertation devra être focalisée également sur le maintien de l'activité économique dans le strict respect des mesures de prévention et de lutte contre le coronavirus ainsi que la prise de mesures pour la survie des entreprises impactées et la préservation de l'outil national de production et de réalisation. Par ailleurs, le troisième thème de la concertation portera sur les modalités de mobilisation et de gestion de la sphère économique face à cette conjoncture exceptionnelle que traverse le pays, afin de sauvegarder l'emploi et préparer la reprise de la croissance. Ainsi, les membres du gouvernement sont tenus d'organiser cette concertation «dans les plus brefs délais», selon l'instruction du Premier ministre, précisant que les recommandations revêtant un caractère urgent seront soumises aux hautes autorités du pays avant le 23 avril en cours. Cette instruction intervient une semaine après la déclaration commune de syndicats et du patronat dans laquelle est affirmé leur engagement et mobilisation auprès des pouvoirs publics pour dépasser cette difficile situation sanitaire et économique. «Les signataires de la présente déclaration sont plus que jamais mobilisés et engagés auprès des pouvoirs publics pour dépasser cette situation sanitaire et économique difficile et demeurent engagés pour le renouveau économique du pays tel que contenu dans le programme de Monsieur le président de la République et du gouvernement adopté par les chambres du Parlement», lit-on dans la déclaration signée par l'UGTA, la CGEA, la CIPA, le CNPA, l'AGEA, l'UNEP et le FCE. Les signataires, qui ont rappelé que «l'entreprise nationale publique et privée en tant que créatrice de richesse et d'emplois évolue dans un contexte difficile et rencontre un certain nombre de contraintes dont les charges d'exploitation courante obèrent sa trésorerie», ont exprimé leur souhait de voir les pouvoirs publics prendre des « décisions » pour « la préservation de l'emploi et la cohésion sociale ». « La situation de crise sanitaire et les mesures de confinement ont vu certaines entreprises cesser leur activité ou sa réduction, ceci est préjudiciable sur l'emploi et sur la production nationale », est-il affirmé dans cette déclaration rendue publique le 7 avril dernier.