Les agriculteurs et fellahs de la commune de Fehoul (daïra de Remchi) sont de plus en plus inquiets sur le sort de leurs champs agricoles qui ne sont plus irrigués à partir des eaux de l'oued « Isser», comme auparavant. Mardi dernier matin, des dizaines de personnes se sont rassemblées pacifiquement devant le pont d'entrée de cette agglomération (sans bloquer la route), pour faire entendre leur exaspération sur la situation de leurs arbres fruitiers (Orangers, grenadiers, poiriers, pommiers, figuiers, abricotiers, pêchers, pruniers et oliviers), qui dépérissent par le manque d'eau devant provenir de cet oued (dont une partie d'eau potable dessert aussi des habitants de la wilaya de Sidi Bel-Abbès), situé en aval du barrage de Sidi-Abdelli. Ils exigent leurs quotas d'eau distribués annuellement à partir de ce barrage. « Cette année, c'est une vraie catastrophe ! Des milliers d'arbres fruitiers souffrent de la sécheresse à cause du manque d'eau dans cet oued qui longe nos champs. Normalement nous avons un quota d'eau du barrage depuis 2019, mais nous ne l'avons pas reçu jusqu'à présent. Même le quota d'eau de 2020, nous ne l'avons pas encore eu ! Il y a ici plus de 1 500 hectares de terres agricoles dont plus de 500 hectares sont plantés d'arbres fruitiers de tous genres surtout des orangers ! La majorité de nos arbres sont encore jeunes, de 3 à 6 ans, qui ont besoin d'eau pour maintenir le développement normal des plantes face à la sécheresse. Le manque d'eau est criant ! Nous demandons aux pouvoirs publics de trouver des solutions à notre situation pour au moins sauver l'arboriculture de cette commune à vocation agricole», racontent Bendjemai, Hadj Mimoune, Mammad, Belhadj, Hadj Said et Euz, qui se sont relayés pour expliquer, au nom des dizaines d'agriculteurs et fellahs, cette situation embarrassante qui menace leurs cultures. «Certains recourent à des citernes, à 1.000 dinars, pour tenter de faire survivre leurs champs agricoles, c'est le seul moyen pour sauver les arbres mais ça nous revient très cher». Et de montrer des branchettes asséchées et des feuilles fermées par le manque d'irrigation. Selon ces agriculteurs, même d'autres cultures (pomme de terre, melon, pastèque, maïs et aussi le vignoble), ont été impactées par cette pénurie d'eau sans précédent. Déjà, le manque d'eau a fragilisé cette année la récolte de la pomme de terre dont les calibres sont moins bons que les années précédentes. Malgré ce problème d'eau qui menace l'agriculture, les agriculteurs et fellahs de Fehoul, sont reconnaissants : «Personne ne peut ignorer l'aide et l'assistance financière, matérielle et technique de l'Etat aux agriculteurs et aux fellahs de notre région, mais, nous aussi, nous avons mis tout notre argent pour développer l'agriculture et produire des légumes et des fruits ! A titre d'exemple, un seul oranger nous revient à presque un million de centimes, alors si on multiplie ce montant par des centaines d'arbres, vous pouvez avoir une idée sur l'argent dépensé pour développer une orangeraie complète. Alors, nous lançons un appel à tous les responsables concernés d'intervenir pour nous aider à sauver nos arbres et tous les autres champs agricoles ! Tout ce que l'on veut, c'est que les responsables du barrage Isser procèdent de temps en temps à des lâchers d'eau pour irriguer nos cultures !». Contacté hier sur ce sujet, le directeur des ressources en eau de la wilaya de Tlemcen, Abdelkader Meksi, a fait savoir, que « ce problème de lâchers d'eaux d'irrigation à partir du barrage de Sidi-Abdelli nous a effectivement été signalé par ces agriculteurs et les services agricoles. Après une constatation sur les lieux, plusieurs réunions ont été tenues avec tous les responsables concernés pour une analyse technique et scientifique des réserves d'eaux de barrages de la wilaya et de la situation qui prévaut particulièrement au barrage de Sidi-Abdelli, afin d'assurer l'eau potable aux habitants et ensuite doter les agriculteurs en eaux pour l'irrigation de leurs terres. Et un rapport détaillé a été soumis au wali et le ministère des ressources en eau pour trouver des solutions à ces agriculteurs et fellahs qui souhaitent irriguer le plus rapidement possible leurs cultures».