Plusieurs syndicats du secteur de la santé ont rendu public, hier, un communiqué dans lequel ils alertent sur la situation de crise sanitaire liée au Covid-19, réclament la généralisation des tests dans les structures publiques et privées de santé, critiquent la gestion de la tutelle, et remettent en cause le choix des responsables de l'Agence nationale de sécurité sanitaire rattachée à la présidence de la République. Le communiqué est signé par quatre organisations: le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (SNECHU), le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) et le Syndicat des médecins libéraux (SML). Réunis le 16 juin au siège du SAP, les syndicats présents «confirment que l'Algérie traverse toujours une grave crise sanitaire» liée à la pandémie du Covid-19. Ils appellent à la «vigilance et à la mobilisation de tous pour une gestion plus efficace sur le terrain». «Nous enregistrons toujours de nouvelles contaminations par le virus Sars-Cov-II avec une moyenne de 100 nouveaux cas par jour, et malheureusement aussi un nombre considérable de décès, en plus du nombre élevé d'atteinte par le coronavirus parmi les professionnels de la santé», lit-on dans le document. Les syndicats signataires «demandent à la tutelle de mettre tous les moyens nécessaires de travail et de protection à la disposition des professionnels» des établissements des secteurs public et privé, et appellent à «généraliser les tests de dépistage» dans ces établissements. Octroyer la prime «sans exception» Les quatre syndicats affichent également leur «mécontentement de l'attitude du ministère de la Santé» et la «manière dont il gère cette crise» en «excluant la coordination et en omettant d'impliquer les syndicats représentatifs des différents corps de la santé dans la mise en place, l'exécution et l'évaluation des plans d'action de lutte contre le Covid-19». Ils annoncent qu'ils «se prononceront après le bilan du Covid-19 sur les insuffisances et défaillances de la gestion de cette crise sanitaire». Par ailleurs, le communiqué évoque le «dossier» de la prime spéciale Covid-19 qui a été «à l'origine de tensions parmi les professionnels de la santé». Les syndicats appellent la tutelle à octroyer cette «indemnité temporaire» instaurée par le président de la République «au profit de notre secteur comme mesure incitative à tous les professionnels de la santé sans exception». Ils rappellent qu'ils n'ont «à aucun moment demandé l'octroi d'une prime spécialement pour la prise en charge des patients atteints de Covid-19». Quels critères ? Sur un autre sujet, le communiqué des quatre organisations syndicales de la santé s'interroge sur les «critères retenus dans le choix des responsables de l'Agence nationale de sécurité sanitaire rattachée à la présidence de la République». Ils se disent «non satisfaits» de «l'exclusion du partenaire social représentatif des professionnels» de cette agence, qui requiert, ajoute le communiqué, la «présence de membres ayant une expérience avérée et des compétences prouvées sur le terrain». «Les syndicats de la santé présents ce jour réclament une composante humaine qui s'est dévouée à sa mission au service du peuple et de la nation y compris dans les moments les plus difficiles», ajoute le document.