Bonne nouvelle pour les universités algériennes ayant participé à l'appel à candidatures lancé le 10 avril dernier par l'Agence universitaire de la francophonie (AUF). Sept projets d'universités algériennes ont été retenus sur près de 2000 projets représentant les établissements de 79 pays ayant participé au concours. Finalement, seuls 92 dossiers émanant des établissements de 44 pays ont reçu l'avis favorable de l'Agence, dont ceux d'Algérie. Mieux encore, l'Algérie vient en tête de classement dans la zone Maghreb en nombre de projets retenus. Elle partage aussi la première place avec le Cameroun à l'échelle internationale. C'est une reconnaissance indirecte pour les universitaires algériens pour leurs efforts et pertinence scientifiques. En outre, les projets algériens ont été variés dans leurs propositions : celui de l'université Akli Mohand Oulhadj de Bouira, classé en première position, consiste en l'élaboration d'un tissu textile à propriété antivirale imprégné par des nanoparticules de TiO2-M. Les chercheurs de l'université Badji Mokhtar de Annaba ont proposé une synthèse et une évaluation antivirale d'analogues de l'hydroxychloroquine. Quant aux étudiants de l'université de Saida, Dr. Moulay Tahar, ils se sont projetés dans l'après confinement. Leur projet s'intitule «Covid-19. Prévention post déconfinement». En quatrième position figure le projet de l'université des sciences et de la technologie Houari Boumediène USTHB, qui consiste en la réalisation de systèmes intelligents de protection du personnel soignant et des populations. Le projet de l'université Djillali Liabès de Sidi Bel Abbès a aussi eu l'aval de l'AUF. Ses concepteurs se sont intéressés à la condition des femmes algériennes entre le confinement et les violences conjugales durant la crise sanitaire. Ils ont proposé de mener une enquête socio-anthropologique. Classé en sixième position dans la région Maghreb, le projet de l'université Hassiba Benbouali de Chlef s'est donné l'objectif de développer et produire un kit de diagnostic du SARS.CoV-2 par RT-PCR (DPKD-CoV-19). Enfin, l'université Mustapha Stambouli de Mascara a proposé un système d'aide au diagnostic pour la détection de la Covid-19 à partir des examens TDM thoraciques (SAD-Covid). Impliquer la communauté universitaire dans la lutte contre la Covid-19 L'objectif que s'est fixé l'AUF derrière son appel à candidatures est la valorisation de l'apport des universités membres de l'AUF au développement de solutions à impact technologique et/ou social immédiat pour aider les systèmes de santé et les populations à faire face aux difficultés provoquées par la pandémie Covid-19. «Les dossiers recevables ont été évalués par les comités d'experts rattachés aux 10 directions régionales de l'AUF dans les Amériques, en Asie-Pacifique, dans les Caraïbes, en Afrique centrale et Grands Lacs, en Afrique de l'Ouest, en Europe de l'Ouest, en Europe centrale et orientale, au Maghreb, au Moyen-Orient et en océan Indien», lit-on dans le communiqué de l'AUF. Lors de l'évaluation des dossiers des projets participants, huit rigoureux critères ont été mis au point par l'AUF. Entre autres, l'utilité, l'innovation et la rapidité de mise en œuvre du projet, avoir un impact technologique, économique ou social évaluable à très court terme. Les projets doivent aussi être développés de manière collaborative entre universités et société civile. L'on retient aussi que les prototypes présentés doivent être en conformité avec les réglementations nationales (testés, agréés, homologués ou en cours…). Enfin, une attention particulière est portée aux projets menés par des femmes. En outre, même le budget consacré au financement des projets retenus et qui a été plafonné initialement à 500 000 euros, a été revu à la hausse pour atteindre 1 million d'euros. «L'appel à projets international ‘‘Jeunes Chercheurs'' lancé dans le cadre de notre plan Covid-19 a connu un succès sans précédent et je me réjouis de cette large mobilisation de la communauté scientifique francophone ! L'AUF avait prévu d'allouer un fonds de 500 000 euros, toutefois, face aux très nombreux projets de qualité reçus, j'ai décidé de porter exceptionnellement ce fonds spécial à 1 million d'euros, afin d'en accompagner un plus grand nombre. De plus, j'engage dès aujourd'hui des démarches auprès de nos partenaires pour rechercher des financements additionnels et les inviter à soutenir ensemble la jeunesse francophone innovante», a déclaré Slim Khalbous, le recteur de l'AUF. Le financement des projets atteindra les 50 000 euros Ainsi, pour les projets classés dans la catégorie A ayant un impact technologique, économique et/ou social à effet immédiat, recevront des sommes variant entre 10 000 et 20 000 euros. Quant à ceux classés dans la catégorie B, décrits comme exceptionnels à fort impact ou particulièrement innovant, avec une dimension inter-régionale ou internationale, leur financement atteindra les 50 000 euros. Parmi les dépenses éligibles au financement figurent l'achat de matière première et frais d'acheminement, l'achat d'équipement, consommables et frais d'acheminement et la location d'équipement. Les frais des tests de conformité ou de certification ou d'éventuelle homologation et les frais de communication sont également financés. Il en est de même pour les missions et déplacements, sous réserve des règles en vigueur prises par les gouvernements concernés, l'Internet et télécommunications. La mise en œuvre des projets débutera, pour certains, dès ce mois.