La relance du débat sur le calendrier des examens de fin d'année révèle la profonde confusion qui règne dans le secteur de l'Education nationale, pratiquement en état de paralysie depuis plus de trois mois. Une confusion qui touche en particulier l'examen de fin d'année du BEM ainsi que le bac, qui, même si pour le moment ce dernier examen semble à l'abri des vagues, peut revenir dans le champ des perturbations selon l'évolution d'une pandémie qui ne se laisse pas apprivoiser. Plus que tout autre secteur, la pandémie de Covid-19 a totalement chamboulé le déroulement de l'année scolaire 2019/2020. Des milliers d'enseignants ont dû prendre congé obligatoire dès les vacances de printemps, ainsi que plus de 9 millions d'élèves qui n'ont plus remis les pieds dans les classes depuis cette date. Soit près du quart de la population pris en otage par le Covid-19. Aujourd'hui, c'est l'examen du BEM qui fait débat. Le Conseil des ministres a décidé le maintien de l'examen en question, avec le baccalauréat, mais cela a provoqué une opposition au sein des parents d'élèves et de certains syndicats du secteur de l'éducation qui plaident pour son annulation. Un plaidoyer qui a déjà donné ses premiers résultats, puisque les rencontres organisées par le ministère de tutelle avec les associations de parents d'élèves et des syndicats laissent croire que la question n'est pas totalement tranchée. Toutes les possibilités sont à examiner. Reste à savoir comment procéder pour le passage des élèves vers le palier secondaire. Pour les autres classes, décision a été prise de baisser la moyenne de passage des élèves vers la classe supérieure à 4,5/10 pour le primaire et 9/20 pour le moyen et secondaire, mais peut-on en faire autant pour les élèves inscrits à l'examen du BEM ? Il est possible de faire des victimes collatérales dans le cas de l'annulation du BEM. Car, quand on sait que la moyenne de passage des élèves concernés se calcule sur la base de la moyenne annuelle, ajoutée à la moyenne obtenue à l'examen du BEM, divisée par deux, on pourrait pénaliser des élèves qui n'ont pas obtenu une bonne moyenne annuelle et qui auraient pu équilibrer les résultats grâce à une bonne moyenne au BEM. Et le baccalauréat ? Pourrait-on retenir formellement la date initialement annoncée ? Cela reviendrait à répondre à une autre question : peut-on savoir avec exactitude comment va évoluer la pandémie de Covid-19 ? Pour le moment, aucune partie ne peut avancer avec certitude si le 13 septembre prochain, date de début des épreuves de l'examen du bac, l'épidémie de Covid-19 disparaîtrait de la nature ou du moins ne serait plus aussi virulente. Ainsi, la date annoncée reste des plus aléatoires, avec tout ce que cela génère comme conséquences psychologiques sur le moral des élèves concernés.