La décision de suspendre l'activité de onze ports secs pour une durée de deux mois est tombée comme un couperet pour les travailleurs du port sec de Hassi Labyoudh à Oran. Ces derniers déjà au chômage depuis le début du confinement craignent aujourd'hui que cette fermeture des ports secs soit fatale pour leur avenir professionnel. Selon le représentant de ces travailleurs, «la fermeture des ports secs pour une durée de deux mois nous pousse vers un avenir incertain. Nous avons tous des familles et certains des engagements envers les banques et nous ne pouvons rester au chômage avec toutes les charges que nous avons». Ils sont 50 travailleurs au port sec de Hassi Labyoudh qui retiennent leur souffle et s'interrogent sur leur avenir. «Jusqu'à présent, nous percevons notre paye normalement», nous a expliqué ce membre de la section syndicale, «mais avec la décision de fermeture, nous avons peur pour notre sort du fait que la situation n'est pas claire pour nous bien que le contrat que nous avons signé lors de notre recrutement est un contrat à durée indéterminée». Inquiets pour leurs postes d'emploi, ces travailleurs demandent leur réintégration à l'Entreprise portuaire d'Oran (EPO). Ils ont d'ailleurs écrit une lettre au président de la République lui demandant d'intervenir pour trouver une solution à leur situation. Cette décision de fermeture a été, en effet, envoyée par la direction des douanes à toutes les directions régionales des douanes, les chefs des services régionaux de contrôle à posteriori et aux chefs des inspections divisionnaires des douanes. Dans cette correspondance, le directeur général des douanes, Noureddine Khaldi, «a instruit la suspension des transferts des marchandises vers onze ports secs et ce pour une durée de deux mois maximale». Sont concernés par cette fermeture les ports situés à Alger, Sarl Mageco, Sarl Atlantic entrepôts et magasins généraux (Sarl AEMG), Eurl Oum Derman entrepôt public. A Annaba, deux ports secs, Sarl Avicomar et la Sarl PSDA, sont concernés. A Blida, trois ports secs sont visés par la suspension, la Sarl Terport, Sarl Sud entrepôt et auxiliaire II et la Sarl Yanis port sec. A Constantine, le port sec de Constantine relevant de l'Entreprise portuaire de Skikda (EPS). A Sétif, le port sec qui dépend de l'Entreprise portuaire de Béjaïa (Tixter) et enfin à Oran, la Sarl Catram Logistic. Dans cette correspondance, le directeur des douanes demande de procéder immédiatement à la suspension ou maintien de la suspension des transferts des marchandises vers les dits ports secs pour un délai maximal de deux mois à partir de la signature de la présente non renouvelable. «A l'échéance duquel, la décision de fermeture des ports secs défaillants sera prise sans préavis». Les responsables régionaux des douanes ont été également instruits «d'engager les formalités règlementaires pour l'assainissement de la situation des marchandises entreposées conformément à la législation et la réglementation en vigueur, la sauvegarde des intérêts du Trésor et des deniers publics et des intérêts des tiers». Le même document précise que «la levée de la suspension est conditionnée par la régularisation de tout manquement constaté ou défaillance ou toute autre réserve au niveau du port sec concerné». Rappelons que le président de la République avait ordonné le 14 juin dernier la fermeture immédiate des ports secs non autorisés vu «les risques que représentent certains d'entre eux, dans leur état actuel, pour la sécurité et la souveraineté nationales ainsi que pour le Trésor public». Le président avait également chargé le gouvernement «de réorganiser ce secteur et de l'annexer aux ports nationaux en vue de garantir le service de maintenance après-vente, la sécurité et la souveraineté nationales, et de mettre un terme au gaspillage de la devise».