A la faveur d'une insolente et condamnable indifférence des uns et des autres, l'informel a réussi, sans fournir de grands efforts, à ruraliser la prestigieuse contrée côtière d'Aïn El Turck. Le regard et l'odorat sont désormais sordidement agressés par le morbide, qui s'identifie à travers le squat des trottoirs, des rues et des places publiques. Dans le chef-lieu de la daïra, les activités illicites ont carrément envahi l'espace public, engendrant ainsi l'exécrable sur l'environnement et par ricochet sur le cadre de vie de la population. En effet, selon le constat établi sur le terrain, une multitude de revendeurs à la sauvette, proposant à la vente diverses marchandises au hucher, s'est appropriée des zones essaimées à travers cette municipalité notamment les abords du marché des fruits et légumes. Cette transgression, perpétrée tout honte bue, devant le regard passif, voire complaisant de tout un chacun, est à l'origine d'une anarchie innommable et incontrôlable de la circulation automobile et piétonnière Chaque année à la même période, certaines activités naviguant en maître absolu dans le sillage du balnéaire s'installent sur la voie publique et les esplanades. La place du 1er Novembre 1954 illustre parfaitement ce piètre constat. Cet espace public a été transformé en parking sauvage géré par des gilets phosphorescents, couleur verte pistache, à la mine revêche, qui exercent avec un air hilare aux côtés des revendeurs de melons, de pastèques et autres articles hétéroclites. Cette infraction aux règles élémentaires en vigueur, édictées sur le code des activités commerciales, n'émeut plus personne et semble même, à priori, être tolérée et ce, en dépit des conséquences indésirables sur le bien-être et le cadre de vie. Dans la municipalité d'Aïn El Turck, à l'instar des trois autres que compte cette contrée, ils sont des dizaines de jeunes et moins jeunes à se reconvertir, durant la saison estivale, en revendeurs. Et comme le ridicule ne tue point, nombre d'autres gérants d'établissements de commerce n'hésitent pas à exploiter l'aubaine en réorientant leur activité initiale, pour proposer à la vente sur les trottoirs des équipements de plage. Les abords immédiats du marché communal sont logés à la même affligeante enseigne en plus des considérables désagréments causés à la circulation automobile et piétonnière. Il importe de noter que ce souk devait en principe être évacué au lendemain de la distribution aux bénéficiaires des box du marché de proximité, situé dans le quartier Nakhil, près de quatre années auparavant et de contribuer ainsi à annihiler un tant soit peu l'informel. Les bénéficiaires ont refusé de s'installer dans leur nouveau lieu de travail, en invoquant l'état de dégradation avancée dudit marché de proximité. La faune de l'informel semble en toute vraisemblance s'être imposée à travers des constats délétères, répugnants et inadmissibles. Ce phénomène qui prend encore beaucoup plus d'ampleur durant la saison estivale, synonyme d'une considérable affluence de vacanciers, et confronte la circulation automobile et piétonnière à de moult désagréments en suscitant souvent le courroux des automobilistes. Ces derniers trouvent, en effet, d'énormes difficultés pour manœuvrer leur véhicule dans certaines zones du centre de la commune d'Aïn El Turck, qui sont carrément envahies par des revendeurs à la sauvette, comme à titre d'exemple, les abords de la place Vassas où il règne en maître, majoré de surcroît à une grande débandade de véhicules de transport. Les normes élémentaires sont allègrement piétinées par l'insouciance des uns additionnée au mélange d'indifférence et de complaisance manifeste des autres. Notons encore que cet indésirable état de fait a malheureusement encouragé certains gérants d'établissements de commerce à imiter ces revendeurs à la sauvette et ce, en accaparant des espaces et/ou à squatter les trottoirs en n'hésitant pas à laisser déborder leur marchandise sur la chaussée. Il est utile de noter, qu'après s'être quelque peu éclipsé au début du confinement, l'informel semble avoir tendance à renaître de ses cendres pour se réinstaller dans les paysages des municipalités de cette contrée et ce, en charriant d'innombrables et puants désagréments, qui polluent l'environnement et détériorent le cadre de vie de la population et celui du séjour pour des millions d'estivants. Ce déplorable constat n'est en fait que l'arbre qui cache la forêt en termes d'activités commerciales pratiquées illicitement dans cette contrée, appelée, comble de l'ironie, à promouvoir le secteur du tourisme.