Le directeur général de l'Institut national des sols et irrigations et drainage (INSID), M. Negri Cherif, a exhorté les multiplicateurs et céréaliers de la wilaya de Tlemcen à développer la pratique de l'irrigation d'appoint et à utiliser rationnellement les engrais, afin de pallier les déficits pluviométriques temporaires et augmenter le rendement des céréales durant la campagne agricole 2020 - 2021. S'exprimant lors d'une journée de vulgarisation et de sensibilisation dédiée à l'irrigation d'appoint ayant réuni le président du conseil national interprofessionnel de la filière des céréales, M. Benali Benyahia, le directeur des services agricoles de Tlemcen, M. Kadi Taher, le directeur de la coopérative des céréales et des légumes secs, M. Djelti Hakim, le président de la chambre d'agriculture, M. Mellal Mohamed, le représentant de la direction des ressources en eau, M. Razi Boutkhil et l'ensemble des agriculteurs des filières des céréales, agrumes, légumes secs et pommes de terre au Parc national de Tlemcen, le DG de l'INSID a fait savoir que « l'irrigation d'appoint des céréales combinée à une fertilisation azotée raisonnée à chacun des stades du blé de tallage, montaison et épiaison se traduit par l'obtention de rendements appréciables. Cette pratique reste néanmoins conditionnée par l'optimisation des autres facteurs de production, tels que la préparation et l'analyse du sol, le semis en ligne, la densité optimale et le désherbage chimique ». Il faut souligner dans ce cadre que malgré l'effort technique apporté au cours de ces dernières années, la production céréalière en Algérie n'arrive pas à décoller et les rendements n'ont guère évolué. Selon un intervenant, plusieurs contraintes majeures semblent être à l'origine de cette situation dont notamment l'insuffisance des précipitations et leur irrégularité interannuelle dans l'espace et dans le temps qui se traduisent souvent soit par la compromission d'importantes superficies céréalières soit par l'obtention de faibles niveaux de rendement. Les saisons printanières accusent trop souvent un grand déficit pluviométrique. Les céréales sont alors soumises à un stress hydrique qui altère grandement la production. Devant cette situation et afin de pallier un éventuel déficit hydrique contraignant, le recours à l'irrigation d'appoint devient impératif. La wilaya de Tlemcen est à sa troisième année de stress hydrique et les barrages sont à leur plus bas niveau cette saison estivale. Pour rappel, les services des ressources en eau, ont facilité, depuis le début de cet été les procédures d'octroi des autorisations de forage aux agriculteurs, pour l'irrigation d'appoint des céréales. Par ailleurs, le directeur général de l'Institut national des sols et irrigations et drainage a incité les agriculteurs et intervenants, toutes filières confondues, de profiter des mesures administratives et facilitations prises récemment par le ministre de l'agriculture et du développement rural, afin de réaliser une meilleure rentabilité durant cette campagne agricole. Ces mesures concernent, selon lui, particulièrement les facilitations décidées en faveur de l'obtention du crédit « RFIG » et de la levée des restrictions bureaucratiques entravant les projets d'investissement dans le secteur. Une bonne nouvelle a ravi les agriculteurs lors de cette journée, celle de leur permettre d'enlever librement la quantité d'engrais (azote, phosphore et potasse) voulue au niveau de la CCLS. Mais l'Etat ne subventionne qu'un seul quintal, le reste sera à la charge de l'agriculteur. La CCLS assurera la disponibilité des engrais azotés au moment précis, c'est-à-dire, quand la plante nécessite l'apport de ce produit, lorsque l'épi est d'un centimètre. Les agriculteurs de la wilaya qui ont apprécié la mise en place d'une cellule d'écoute au niveau du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, ont soulevé quelques préoccupations lors de cette journée, tels que la révision du prix du blé tendre, qui est actuellement de 3 500 dinars le quintal, alors que celui du blé dur est fixé à 4 500 dinars (cette différence de prix pousse certains agriculteurs à s'orienter vers la production du blé dur au détriment du blé tendre) et la multiplication de ce types de rencontres techniques. De son côté, M. Lablack Selmane, membre du conseil national interprofessionnel de la filière des céréales, a plaidé pour un soutien accru des céréaliers et des petits producteurs disposant de 4 à 10 hectares, qui représentent selon lui, plus de 90% des céréaliers en Algérie, afin d'avoir une semence de bonne qualité, bien irriguée, bien traitée et mieux contrôlée et ce, contrairement aux grandes superficies qui sont difficiles à maîtriser. Il a également émis le vœu à ce que la CCLS procède à une maintenance rigoureuse de ses matériels agricoles (semoirs, pulvérisateurs de traitements phytosanitaires, moissonneuses-batteuses et tracteurs).