Le taux final de la participation au référendum constitutionnel du 1er novembre 2020 confirme la tendance observée dès le début du scrutin. A la fermeture des bureaux de vote seuls 23,7% du corps électoral ont pris le chemin des urnes, ce qui correspond à 5.636.172 votants sur un total de 24.475.310 d'inscrits, selon les chiffres confirmés hier par le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, au cours de la conférence de presse organisée au CIC. Le nombre de vote exprimés 5.023.385 contre de 633.885 bulletins nuls, ajoute M. Charfi annonçant que le «Oui» l'a emporté avec 3.355.518 voix soit 66,8% des suffrages exprimés, contre 1.667.867 votes en faveur du «Non», soit un taux de rejet de 33,2%. Au début de sa conférence de presse, organisée deux heures avant l'heure prévue, Mohamed Charfi a donné des chiffres sur la «campagne référendaire» pendant laquelle ont été organisés, selon lui, «965 meetings de la société civile», «222 rassemblements partisans» et «57 meetings organisés par des membres du gouvernement». Lors de la partie questions-réponses, et concernant le déroulement du référendum, le président de l'ANIE a évoqué «deux cas de dépassements individuels dans les wilayas d'El Bayadh et de Mascara», «dénoncés par les coordinateurs» locaux de l'Autorité. Interrogé sur l'impact de la faiblesse du taux de participation sur le résultat du référendum, Mohamed Charfi a affirmé que ces «résultats provisoires», annoncés par l'ANIE, devraient être «proclamés officiellement par le Conseil constitutionnel dans un délai de dix jours», précise M. Charfi. «Le texte sera publié au Journal officiel par le président de la République, et il commencera par produire ses effets», a-t-il ajouté. Interrogé également sur l'attitude de la ministre de la Solidarité qui a été filmée prendre uniquement le bulletin du «Oui», malgré l'insistance d'une encadreur qui l'invitait à prendre également le bulletin du «Non» avant de se diriger vers l'isoloir, le président de l'ANIE a qualifié l'incident de «comportement individuel» qui «n'a pas eu de conséquences sur les autres votes». A une question sur le «vote numérique» en Algérie, le président de l'ANIE a exprimé ses doutes sur la garantie d'inviolabilité de ce mode de suffrage. «Je ne suis pas convaincu qu'il est garanti à 100%», a affirmé Mohamed Charfi, précisant que l'Autorité «a les moyens» (techniques) d'organiser un scrutin numérique, «mais nous n'allons pas nous aventurer, jusqu'à ce qu'on soit sûrs qu'il sera sans risques pour l'Algérie», a-t-il ajouté. A propos d'une polémique sur l'absence du président de l'ANIE au CIC le jour du référendum, Mohamed Charfi a précisé qu'il n'a «annoncé aucun RDV à la presse», affirmant, par ailleurs, qu'il était «désolé pour le dérangement» causé pour les journalistes qui s'étaient déplacés.