Considérés comme lieux où le risque de contamination au Covid-19 est très élevé, conduisant logiquement à leur fermeture durant plusieurs mois, les mosquées semblent retrouver maintenant un autre statut dans la lutte contre la propagation de l'épidémie, en prenant la vocation de la sensibilisation des fidèles au respect des mesures préventives et gestes barrières. Ainsi, les mosquées ne sont pas épargnées par les mesures de prévention et de protection, décidées ces derniers jours alors que les cas confirmés de coronavirus enregistrent des records jamais égalés depuis l'apparition de la pandémie, dépassant la barre du millier de personnes infectées quotidiennement, et on leur trouve une mission d'initiation des fidèles à l'adoption d'un mode de vie qui préserverait leur santé et celle de leur entourage. Le prêche de vendredi 20 novembre a été consacré, justement, à l'impératif respect des mesures préventives et gestes barrières sur instruction du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs adressée aux directeurs du secteur et à travers eux aux imams. A faire oublier que la fermeture des mosquées a été plaidée, il y a quelques semaines, avec détermination par ce même ministère devant les demandes insistantes des fidèles qui aspiraient, eux, à leur ouverture durant les horaires des prières. Bien sûr, le ministère se référait à tout instant aux recommandations du Comité de suivi de l'évolution de la propagation du coronavirus, mais on assiste présentement à un anachronisme difficile à comprendre. Cela nous amènerait à poser la question de savoir si on sait vraiment où se situe le plus grand risque d'être contaminé par le coronavirus ? Si on agit vraiment sur des bases scientifiques, les mosquées seraient parmi les premiers lieux qui devraient être concernés par les fermetures par ces temps de retour à une circulation active du Covid-19. Tout comme les transports en commun, où il est impossible d'identifier des foyers de transmission, et autres salles de réunion, cafés et hôtels, ainsi que les petits magasins d'alimentation et les écoles, qui restent libres d'activités alors que le risque de contamination est également très élevé. Car, il est reconnu par tous les spécialistes que les endroits fermés où l'on enregistre une densité importante de personnes sont les lieux dans lesquels le risque de contamination au Covid-19 est supérieur. Sinon, pourquoi le gouvernement rappelle-t-il dans ce contexte la mesure d'interdiction à travers le territoire national, de tout type de rassemblement de personnes et de regroupement familial, notamment la célébration de mariages et de circoncision et autres événements tels que les regroupements au niveau des cimetières, si les mosquées restent ouvertes devant les fidèles et qu'au niveau d'autres lieux l'activité n'a été que limitée ou laissée libre, alors que cela requiert un traitement radical partout où le risque est mesuré haut pour réduire les facteurs de propagation de l'épidémie ? Le combat contre le Covid-19 ne se gagne pas à la demi-mesure, ou il faudrait reconnaître les difficultés insurmontables d'un reconfinement, et faire le choix de miser sur le respect des gestes barrières, la distanciation physique, le port des masques de protection et le lavage fréquent des mains. Mais, quand on a des cas positifs, qui savent qu'ils sont porteurs - transmetteurs du coronavirus, et qui refusent de s'isoler volontairement, continuant à circuler partout, dans les transports, les mosquées, les marchés, à suivre les cours dans l'école publique et privée, à fréquenter tous les rassemblements, on prend conscience du risque très élevé de contamination qui guette tout citoyen au-delà de toute stratégie mise en place par les autorités sur le plan de la lutte contre la propagation du Covid-19.