La crise sanitaire due à la propagation du Covid-19, le confinement total et partiel, la suspension du transport inter-wilayas, décidée pour une certaine période ont influé sur nombreuses pratiques de la vie de tous les jours. C'est ce qui ressort d'ailleurs, du bilan des 11 sûretés de wilaya du centre, présenté, en fin de semaine dernière, lors d'une conférence de presse, tenue au siège de la Sécurité publique, relevant de la sûreté nationale à Alger. Fait marquant, les accidents de la route ont connu une baisse durant l'année 2020 avec moins de 848 accidents, comparativement à l'année 2019. Les wilayas du centre ont ainsi enregistré 3.856 accidents de la route, en 2020, contre 4.376 en 2019. Le nombre des blessés a aussi diminué avec moins de 1.155 cas de même que les décès, avec moins de 36 victimes. Mais, le bilan a fait ressortir parallèlement que les cas de cybercriminalité ont augmenté durant cette crise sanitaire, notamment durant le confinement. Il a été précisé que les brigades de lutte contre la cybercriminalité relevant de la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) ont enregistré 2026 affaires (atteinte aux systèmes de traitement automatisé de données) durant l'année 2020, dont 1.264 affaires ont été élucidées, avec l'arrestation de 1.514 personnes impliquées. L'Inspecteur régional de la Police du Centre, le contrôleur de police, Farid Zinedine Bencheikh, a affirmé lors de la présentation du bilan que même la consommation des psychotropes a augmenté, en cette période de confinement notamment avec la fermeture des bars et des commerces (vendeurs de boissons alcoolisées). Les affaires de trafic de drogue enregistrées sont au nombre de 25.815 affaires dont 25.779 affaires élucidées, avec l'arrestation de 29.444 personnes. Le contrôleur de la Police a évoqué, en outre, le phénomène des bandes organisées dans les quartiers qui a pris, ces derniers temps, de l'ampleur provoquant ainsi un climat d'insécurité dans la société. Il a ainsi ouvert une parenthèse pour évoquer la conception et la construction des cités souvent, non étudiées dans les nouveaux sites, notamment en ce qui concerne la création d'espaces de loisirs, de sport et d'infrastructures sociales permettant aux jeunes de respirer et de prévenir les vices. Le conférencier a rappelé dans ce sens, le texte de loi relatif à la lutte contre les bandes organisées, promulgué l'année dernière, pour réprimer le phénomène de la violence urbaine perpétrée par les bandes organisées dans les cités, en infligeant à ses auteurs, de lourdes peines d'emprisonnement. Dans le cadre de la lutte contre la criminalité impliquant les bandes organisées, la Sûreté nationale a traité 35 affaires en 2020, avec l'arrestation de 292 personnes et la saisie de fusils de chasse, des armes blanches et des chiens d'attaque. Lutte contre les spéculateurs Les services de Police ont traqué, durant toute l'année 2020, et en cette période de crise sanitaire, les spéculateurs et les auteurs de fraudes qui ont exploité la conjoncture actuelle pour se faire de l'argent en vendant frauduleusement, des produits parapharmaceutiques. Selon le contrôleur de la police, ses services ont saisi avec le concours des agents des directions du Commerce, 46.316 masques de protection, 446.724 paires de gants médicaux et 6.032 litres de gel hydro-alcoolique. En précisant, que les auteurs de ces infractions ne se sont pas limités à la vente illégale de ces produits, mais ils vendaient des produits non conformes aux spécifications recommandées, mettant ainsi la santé des citoyens en danger. Coronavirus : Décès de 24 policiers des wilayas du Centre Les services de la Sûreté nationale de la région-centre, regroupant (les wilayas d'Alger, Chlef, Blida, Tipaza, Tizi-Ouzou, Msila, Djelfa, Médéa, Bouira, Aïn Defla et Boumerdès) ont enregistré le décès de 24 policiers des suites de contaminations au coronavirus. Et ce, depuis le début de la pandémie. Sachant que la Sûreté nationale est la 2ème institution, après le secteur de la Santé, qui a perdu un nombre important de ses effectifs, ayant contracté le Covid-19 en plein exercice de leurs fonctions, avec l'enregistrement de 85 décès au total. Les affaires de corruption, l'entraide judiciaire et les extraditions En dépit de la volonté politique de l'Algérie pour donner un nouveau souffle à la lutte contre la corruption et à traquer ses auteurs, le traitement des affaires de corruption prend souvent du temps, a indiqué l'Inspecteur régional du Centre et Contrôleur de la police, Farid Zineddine Bencheikh. Il précise que sur 400 affaires de corruption enregistrées au cours de l'année 2020, seules 135 ont été élucidées, soit 33 %. Pour M. Bencheikh, derrière les affaires de corruption, il y a souvent le placement des fonds dans les banques nationales et étrangères, il y a aussi la fuite de certains corrompus l'étranger. Dans ce cas, la police est soumise à des formalités très rigoureuses. « On agit sur la base d'usage de moyens techniques de perquisition, sur instruction du parquet et du juge, pour avoir par exemple, des informations sur des comptes bancaires ». En précisant, que parfois, il y a aussi des contraintes protocolaires qui suscitent l'intervention des agents du ministère des Affaires étrangères. Tout est basé sur le niveau de coopération entre les pays notamment, en matière d'entraide judiciaire et d'extradition ou récupération des fonds transférés illicitement dans des organismes financiers et banques étrangères. Il insiste que tout dépend du niveau de coopération entre les pays en citant à titre d'exemple une affaire de vol de véhicules qui a des ramifications à l'international qui a été vite élucidée grâce à la coopération. « Nous avons sollicité l'aide de la Turquie, on a eu les informations 24 heures après », mais dit-il, dans d'autres affaires et avec d'autres pays la donne change complètement pour des raisons réglementaires, techniques et parfois certains pays défendent leur propre intérêt. En précisant que certains pays refusent même de coopérer avec nous dans des affaires d'extradition, en avançant le prétexte que l'Algérie n'a pas encore abolie la peine de mort.