Alors que les travailleurs campent sur leur position et poursuivent leur mouvement de grève, les centres d'enfouissement technique des déchets (CET) de la wilaya d'Oran ont rouvert leurs portes, a-t-on appris de la directrice de la société de gestion des CET, Dalila Chellal. En application des instructions des autorités de wilaya, les portes de tous les CET fermés par les travailleurs ont été rouvertes afin de permettre aux camions et bennes de décharger les déchets collectés, a-t-elle indiqué. Relevant que les travailleurs n'ont pas respecté le service minimum, Mme Chellal a souligné que l'affaire a été transférée devant la justice pour statuer sur la légitimité de cette grève. Les travailleurs des CET de Hassi Bounif, El Ançor, El Braiya et Arzew refusent de reprendre le travail tant que leurs revendications ne sont pas satisfaites, dont celles de l'amélioration de leur situation professionnelle, l'augmentation des primes de transport et du couffin, le versement de la prime annuelle et la révision de la convention collective. Il y a presque une semaine, les de l'EPIC CET d'Oran (centre d'enfouissement d'Oran) ont entamé une grève et tenu un sit-in devant la direction générale en signe de protestation contre les conditions socioprofessionnelles qualifiées «d'inadéquates» dans lesquelles travaillent ce personnel. Une mobilisation des travailleurs et un gel d'activité, tenu sans préavis, selon la directrice de l'EPIC CET d'Oran malgré une séance de conciliation organisée la dernière semaine du mois de janvier dernier en présence des représentants de l'inspection de travail. Pour les travailleurs, il s'agit d'une protestation légitime qui exprime un ras-le-bol «de la hogra, favoritisme et injustice subis par les travailleurs des CET et aussi de l'administration», a indiqué la représentante des travailleurs. Ces derniers ont eu recours à cette action pour demander la satisfaction de leurs revendications dont le départ de la directrice du CET Oran, le payement de la prime annuelle 2018/2019, la mise à la disposition des travailleurs de matériel de protection et engins. Mais du côté de la direction du CET d'Oran, ce mouvement de protestation est illégal du moment qu'il a été tenu sans préavis. Pour la première responsable du CET d'Oran, ce problème a surgi il y a plus d'un mois lorsque les travailleurs avaient décidé d'une grève pour demander des revendications socioprofessionnelles. «Des doléances qui ont été prises en charge», a souligné la directrice, «après intervention de l'inspection de travail qui a examiné les revendications des travailleurs et reconnu 3 revendications à satisfaire, à savoir le passage du contrat CDD au contrat CDI, le payement de la prime annuelle et la mise à disposition des travailleurs des tenues de travail». «La direction s'est engagée à prendre en charge ces revendications», nous dira la même responsable puisque «des 145 travailleurs recrutés en CDD, 140 ont bénéficié de CDI. Pour la prime 2018/2019, c'est le conseil d'administration qui est habilité à la débloquer. Pour les tenues de travail, la direction œuvre pour mettre à la disposition de chaque travailleur sa tenue». Suite à cette séance de conciliation, les travailleurs avaient renoncé à leur mouvement de grève, estime la directrice qui se dit étonnée de voir ce retour à la charge des travailleurs avec, cette fois-ci, selon ses déclarations, «des revendications qui sortent du cadre socioprofessionnel puisque les protestataires ont demandé le départ du chef de service technique, du chef de centre de Hassi Bounif et même le départ de la directrice. Ce qui représente des revendications dont les motifs ne sont pas clairs». Pour régler ce conflit opposant la direction et les travailleurs, les représentants de l'inspection de travail étaient hier en visite à l'EPIC CET Oran, a indiqué la directrice.