Les syndicats appelés à produire avant le 31 mars courant les éléments d'appréciation de leur représentativité. Certains ne sont toujours pas prêts. Le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a invité, mercredi, l'ensemble des organisations syndicales des travailleurs salariés et d'employeurs enregistrées à produire, avant le 31 mars 2021, les éléments permettant d'apprécier leur représentativité. Les organisations syndicales doivent ainsi déposer les éléments permettant d'apprécier leur représentativité via la plateforme numérique accessible sur le lien (www.mtess. gov.dz/rep-syndicale), et ce avant le 31 mars 2021, conformément aux dispositions des articles 34 à 37 bis de la loi n 90-14 du 2 juin 1990, modifiée et complétée, relative aux modalités d'exercice du droit syndical», lit-on dans un communiqué du ministère. Il a été précisé, à travers le communiqué, que les organisations syndicales qui ne produisent pas les éléments de leur appréciation dans les délais fixés «peuvent être considérées non représentatives», en application des dispositions de l'article 37 bis de la loi 14-90, et ne peuvent donc exercer leurs prérogatives prévues à l'article 38 de la loi suscitée. Contactés, certains syndicats se sont dits incapables de remettre à temps le dossier prouvant leur représentativité, notamment en cette conjoncture assez spéciale due à la crise sanitaire liée au Covid-19. Le porte-parole de l'UNPEF, Abdelwahab Lamri Zegar, nous a affirmé que certains syndicats « n'ont pas pu accéder aux établissements scolaires pour collecter les adhésions ou inviter les enseignants à adhérer aux syndicats et n'ont pas pu installer les sections syndicales», et ce, en raison de la crise sanitaire. Notre interlocuteur a ajouté, à propos de la question de la représentativité qu'elle « est importante » et que son syndicat « a été parmi les premiers à la revendiquer ». « Mais aujourd'hui, ce n'est pas possible de remettre à temps les documents, car dans certaines wilayas, sérieusement impactées par le Covid-19, il était difficile de collecter les dossiers des adhérents ». C'est d'ailleurs, ce qu'a été confirmé par le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CELA), Zoubir Rouina, qui a précisé à son tour qu'il est impossible de rendre à temps le dossier relatif à la représentativité. Précisant que les syndicats ont été préoccupés par d'autres questions vu la situation sanitaire. Le SG du CELA a aussi plaidé pour la révision de cette disposition. « Réclamer 20% de représentativité pour chaque syndicat est impossible d'avance notamment pour les secteurs qui comptent plusieurs syndicats », en affirmant que le secteur de l'Education compte à lui seul 24 à 26 organisations syndicales. M. Rouina a mis l'accent sur la nécessité de lever toutes les entraves sur l'exercice de l'activité syndicale et donner la chance aux syndicats représentatifs autonomes à participer aux tripartites. « Si le gouvernement ou l'Etat veulent réellement encourager le pluralisme syndical, la question de la représentation quand bien même elle serait importante, demeure une question formelle par rapport à la question fondamentale qui est relative au respect du droit à l'exercice syndical et à la nécessité de faire participer les partenaires sociaux dans la prise de décision ». Pour le secteur des pharmaciens d'officines, le président du SNAPO, Messaoud Belambri, estime que la question de la représentativité ne pose aucun problème pour sa formation syndicale. « Nous avons l'habitude de remettre chaque année le dossier complet de représentativité syndicale. Nous serons au rendez-vous cette année encore sans aucun problème », dit-il encore.