Le projet d'irrigation de la plaine de Mléta fait actuellement polémique. Les agriculteurs de l'exploitation agricole collective (EAC) Zabana n°7, située dans la commune d'El Kerma, demandent l'ouverture d'une enquête suite à des fuites constatées sur le terrain et qui risquent d'apporter un grand préjudice sur les terres agricoles avoisinantes. Dans une lettre adressée au ministère de l'Agriculture, au ministère des Ressources en eau et au wali d'Oran, ces agriculteurs font état d'inondation de 10 hectares de terres agricoles par les fuites provenant du grand bassin devant irriguer la plaine de Mléta. Un procès-verbal de constat des dégâts occasionnés par ces fuites a été également établi par un huissier de justice suite à une sortie sur terrain, au profit d'un des agriculteurs affectés par ces inondations. Dans cette lettre, les exploitants agricoles demandent une intervention rapide des autorités locales afin de limiter les dégâts causés à leurs terres après les travaux d'imperméabilisation effectués sur le bassin de lagunage pour l'installation d'une géomembrane utilisée comme barrière hydraulique. Le président de la commission agricole de l'APC d'El Kerma, membre également de l'EAC Zabana, a expliqué que «ce projet qui a coûté la bagatelle de 1.400 milliards de centimes est censé régler le problème d'eau pour toute la zone de Mléta, mais au contraire, il risque actuellement d'endommager des terres fertiles qui sont situées à proximité du bassin». Pour notre interlocuteur, «toutes les lettres adressées aux services concernés ont été vaines. L'Office national du drainage et de l'irrigation (ONID), le réalisateur du projet d'irrigation de la plaine de Mléta à partir de la step d'El Kerma, ne s'est pas manifesté pour régler ce problème malgré nos plaintes adressées à la direction». Le président de la commission agricole de la commune d'El Kerma a souligné également que dans un PV de réunion du comité local chargé du suivi des campagnes d'irrigation de la plaine de Mléta, tenue le 21 décembre 2020, à laquelle ont assisté les représentants des services agricoles, de la SEOR, de l'ONID, de l'UNPA, Epsp de Oued Tlélat, APC Oued Tlélat, «des instructions ont été données par le directeur des ressources en eau à la demande des membres du comité local pour lancer une expertise par l'organisme du contrôle technique hydraulique (CTH) pour faire un diagnostic des ouvrages de stockage (lagune, grand bassin, les conduites principales et les réseaux secondaires) et proposer les solutions techniques de mise à niveau de tous les équipements et ouvrages». Il a été également demandé à l'ONID de «remettre le dossier de recollement de tout le projet pour le confier au CTH afin d'entamer l'expertise et le diagnostic». Le directeur des ressources en eau a aussi demandé, selon ce PV de réunion, «de saisir le ministre des Ressources en eau pour instruire les services de l'ONID afin de remédier aux défaillances techniques fréquentes et répétitives du projet». L'ONID devait également prendre en charge «la réparation des fuites d'une manière rapide et urgente» en coordination avec les services de la DRE et informer de toute survenue d'incident ou fuite sur le réseau. Pour permettre une bonne maîtrise de la gestion et exploitation, l'ONID a été appelé à «renforcer le projet par les moyens humains et matériels».