Décidément, rien ne va plus au Mouloudia d'Oran. Après les échecs sur le plan sportif ayant déçu et découragé les milliers de fans des «Rouge et Blanc», c'est au tour des défaillances de gestion qui deviennent inquiétantes à plus d'un titre. Sinon, comment expliquer que le défenseur international, Boualem Masmoudi, ait signé dans un club étranger sans que le MCO n'en tire profit de son transfert ? Selon notre enquête, Masmoudi s'est engagé avec l'Etoile du Sahel pour un contrat qui court jusqu'en 2024, indique le club de Sousse. Convoité par plusieurs clubs en Algérie, ce défenseur a finalement opté pour l'ES Sahel après avoir connu une fin de saison difficile avec le Mouloudia d'Oran, car relégué au banc des remplaçants par l'entraîneur Abdelattif Bouazza. Selon une source proche de ce dossier, Masmoudi a commencé par envoyer une mise en demeure à son club employeur. Prenant cet acte à la légère, les dirigeants du Mouloudia n'ont pas daigné donner de suite. Passé le délai de quinze jours, Masmoudi a mis le cap à l'ES Sahel avec lequel il a trouvé un terrain d'entente. Pour le qualifier par le biais d'un certificat international de transfert, le club tunisien a contacté la FIFA. A son tour, cette dernière aurait sollicité la FAF pour l'informer de la situation du joueur en question. La Fédération algérienne de football, contrainte à répondre à l'instance internationale, a pris attache avec le MCO. Mais, là, les dirigeants se sont contentés d'informer la FAF que Masmoudi est lié par un contrat jusqu'à 2022 sans pour autant donner suite à sa situation financière. Selon notre interlocuteur, l'ES Sahel aurait qualifié son nouveau joueur étant donné que Masmoudi, selon notre source, n'a pas été payé depuis sept mois, alors que les règlements de la FIFA sont clairs. Masmoudi ne sera pas le seul partant. Certains managers de joueurs, qui se sont immiscés dans la gestion technique de l'équipe pour donner plus de temps à leurs «protégés», s'activent dans les coulisses pour transférer «gratuitement» plusieurs éléments du MCO vers d'autres clubs. En ce sens, on croit savoir que Motrani est convoité par le CRB, alors que Hamidi serait sur les tablettes de l'ESS. C'est aussi le cas de Boutiche et Mellal qui sont proches d'un départ cet été. Alors se dirige-t-on vers la saignée au Mouloudia d'Oran ? Est-ce une stratégie pour brouiller les cartes et éloigner un peu plus les bonnes intentions ? En attendant, on croit savoir que Belhadj Ahmed «Baba» insiste ces derniers temps sur la tenue d'une assemblée générale extraordinaire des actionnaires pour préparer le terrain sur le plan réglementaire quant à la venue d'une entreprise étatique. Cela risque de tomber à l'eau quand on sait que le MCO n'est pas géré comme un club professionnel digne de ce nom. C'est dommage ! Comment le MCO, finaliste de la Ligue des champions d'Afrique en 1989, est-il tombé si bas ? Au moment où les autres clubs bénéficient d'entreprises étatiques et d'infrastructures sportives, le Mouloudia d'Oran continue de manger son pain noir. Jusqu'à quand ? Là est toute la question.