Comme il est de tradition et à la veille du coup d'envoi des éliminatoires du Mondial-2022, le sélectionneur national, Djamel Belmadi, a animé hier une conférence de presse au CTN de Sidi Moussa au cours de laquelle il a évoqué plusieurs sujets et répondu aux questions des journalistes. Accompagné d'Adam Zorgane et du chargé de communication à la FAF, le coach national a tenu à mettre le football de côté pour quelques minutes, avant le début de la séance, pour présenter ses condoléances aux victimes de la Covid-19 et celles des incendies qui ont touché plusieurs régions du pays. «Nous sommes de tout cœur avec les victimes des incendies, en particulier en Kabylie la région la plus touchée, sans oublier les militaires, les pompiers, les médecins et tous ceux qui font face à cette pandémie. L'EN est solidaire avec tous ceux qui en ont souffert. Il y a 15 jours, on a discuté entre nous. J'ai fait une demande aux joueurs et on a récolté 200 mille euros en 48 heures pour acheter des concentrateurs d'oxygène. C'est une preuve d'amour pour l'Algérie une fois de plus. Aussi, on présente nos condoléances à la famille du défunt Djamel Bensmaïl et je profite de l'occasion pour appeler à l'union. On est des Algériens, on a une histoire et un passé qui nous unissent». Stade Mustapha Tchaker Entrant directement dans le vif du sujet, Djamel Belmadi n'est pas allé avec le dos de la cuillère en évoquant l'état de la pelouse du stade Mustapha Tchaker de Blida : «J'ai l'impression d'avoir discuté de la problématique Tchaker depuis mon arrivée en 2018 et pas beaucoup de choses ont changé. Quand ça change, ça change le temps d'un match. En juin, nous avions une bonne pelouse après un long travail. Nous avions donc décidé que nous jouerons à Tchaker avec l'accord des joueurs. Comme par magie, deux mois après, on retrouve une calamité. Je suis resté 15 secondes sur la pelouse. Pour moi, c'est du sabotage», a accusé le sélectionneur, avant d'enchaîner : «Malheureusement, on n'a pas voulu que notre équipe nationale ait une pelouse digne de son nom. Je ne suis pas complotiste, je constate des faits. Quand je vois ce qui se passe chez nous, j'ai envie de me faire délocaliser aussi ! En principe, on aura une meilleure pelouse à Marrakech. Le déplacement d'une heure n'est pas à négliger au niveau de la récupération. On va jouer au Maroc. Est-ce un problème ? Normalement, ce n'est pas censé l'être. On y va sans paranoïa excessive». La situation des joueurs Belmadi a également fait le point sur la situation de quelques joueurs, notamment ceux qui n'ont pas été convoqués : «Guedioura vit une situation compliquée car il est sans club. Cela ne lui permet pas d'être présent. C'est vrai qu'il a eu un impact énorme sur notre dernier sacre mais le football est une mise à jour constante. On verra par la suite. Pour Youcef Atal, on est tous accablés à chaque fois qu'il se blesse. C'est devenu même une crainte. Sa blessure fait mal pour lui car il devra travailler psychologiquement dans un premier temps. C'est difficile de s'en sortir ! Concernant Ounas, le premier critère c'est le temps de jeu. Il n'est pas pleinement concerné car il était occupé par un éventuel transfert. Il était partant jusqu'à minuit. Voilà la raison de sa non-sélection. On sait tous ce qu'il peut apporter, j'espère qu'il s'imposera à Naples. Halaïmia, lui, joue en club et c'est pour ça qu'il est dans la liste. Par ailleurs, nous sommes heureux du retour de Bennacer. Il était content et ça se voit à la manière dont il s'entraîne. Il a un comportement exemplaire. Quant à Benlamri, il est retourné au Golfe. Il a pu voir le grand professionnalisme à Lyon. Il va retrouver la compétition dans son club. Je préfère un joueur qui joue car rien ne remplace la compétition. Enfin, concernant le jeune Ilan Kebbal, on le suivra comme on suit tous les autres, qu'il continue comme ça. Il y a d'autres joueurs qui sont là. Je n'ai pas de doute sur leur générosité. Ils sont même demandeurs. Hier, il y avait une grande intensité à l'entraînement. C'est un problème de riche qu'on a. Les joueurs savent que pour certains, c'est leur dernière chance de jouer une Coupe du monde. J'ai dit aux plus jeunes de faire attention et de ne pas se dire qu'il y en aura d'autres». Objectif : la Coupe du monde Pour ce qui est du match de ce soir face au Djibouti, Belmadi n'a pas omis de prévenir quant à un imprudent excès de confiance, tout en réitérant sa volonté de voir l'EN disputer le prochain Mondial au Qatar, qui représente pour lui un sérieux objectif : «Les joueurs sont des professionnels. On va jouer contre une équipe qui va sûrement venir défendre. On va aborder ce match avec 100% d'engagement. Je vous ai dit qu'il y a plein d'éléments qui font qu'on n'est pas forcément prêts pour la première date FIFA, mais on a toujours l'ambition de prendre un maximum de points, et plus que jamais lors des qualifications de la Coupe du monde, car ce n'est pas facile. Nous sommes réalistes et il ne faut pas sous-estimer les équipes. Si vous vous rappelez, le Burkina Faso s'est presque qualifié en 2014, heureusement que Madjid Bougherra était là pour annihiler une action de but», expliquera-t-il, avant de conclure : «La série d'invincibilité est une source de motivation, cela représente le travail effectué et l'implication. On travaille dur pour ça. Nous sommes très concentrés sur le travail à chaque fois qu'on se réunit. On sait ce que le peuple veut. Le football est important en Algérie même si ça reste du sport. C'est un élément de motivation même si les supporters ne seront pas au stade. On est conscients qu'on a tous les Algériens comme 12e homme».