Le Procureur de la République près le Pôle pénal financier et économique du Tribunal de Sidi M'hamed (Alger) a requis mardi une peine de huit (8) ans de prison ferme assortie d'une amende de 100.000 DA contre l'ancienne ministre de la Poste et des Télécommunications, Imane Houda Feraoun, et l'ancien directeur général d'Algérie Télécom, Tayeb Kebbal, pour corruption, dilapidation de deniers publics, octroi d'indus avantages et abus de fonction. Le Procureur de la République a également requis six (6) ans de prison contre l'accusé Berrani Sid Ahmed, président de la commission des marchés d'Algérie Télécom, et quatre (4) ans de prison contre le reste des accusés, dont l'ancien vice-président directeur général d'Algérie Télécom, Ahmed Choudar, et des membres de cette commission ainsi que son secrétaire technique. Il a aussi demandé cinq (5) ans d'inéligibilité à l'encontre de tous les accusés. Le Procureur de la République a, par ailleurs, requis une amende de cinq (5) millions de DA contre les sociétés «Huawei» et «ZTE» avec la confiscation du solde des comptes bancaires et postaux et de tous les biens saisis sur ordre du juge d'instruction du Tribunal de Sidi M'hamed. Le procès de l'ancienne ministre de la Poste et des Télécommunications, Imane Houda Feraoun et d'anciens cadres du secteur et des entreprises sous tutelle, a débuté lundi au Pôle pénal spécialisé dans la lutte contre les crimes financiers et économiques près le tribunal de Sidi M'hamed (Alger). Le procès a débuté par l'audition de l'ancien directeur général d'Algérie Télécom, Kebbal Tayeb, qui a nié les charges retenues contre lui, et déclaré qu'Algérie Télécom «était contrainte» de traiter avec Huawei afin d'accélérer la mise en œuvre des projets, notant qu'Algérie Télécom «a traité avec Huawei de 2007 à 2016». De son côté, Houda Feraoun a déclaré qu'elle «travaillait dans le cadre du programme du Gouvernement dans son volet relatif au renforcement des investissements liés aux nouvelles technologies», à l'instar de la mise en place de la fibre optique, et dans sa réponse aux questions du juge, elle a nié s'être «intervenue» auprès d'Algérie Télécom pour conclure une transaction de gré à gré avec Huawei, soulignant que son intervention était dans les limites de «ses prérogatives en tant que ministre». Elle a également révélé qu'elle «intervenait» afin d'accélérer la délivrance d'autorisations pour les projets approuvés par l'Etat dans ce secteur. A noter que le tribunal a auditionné, dans la matinée, un membre de la commission des transactions d'Algérie Télécom, en l'occurrence Ahmed Alilèche, ainsi que le chef de cette commission et son Secrétaire technique, qui ont nié les charges retenues contre eux. Un représentant de ZTE a également été auditionné (via un interprète), et a admis «qu'une transaction de gré à gré a été négociée avec le directeur général d'Algérie Télécom», tandis que le représentant de Huawei a nié l'accusation d'influence de l'autorité des agents et d'implication à la dilapidation de deniers publics.