L'autoroute Est-Ouest n'en finit pas de faire couler beaucoup d'encre et de salive. En effet, à peine une dizaine d'années après son lancement, cet ouvrage, censé désenclaver des millions d'Algériens, continue de pâtir de moult problèmes. Lors d'une plénière au Conseil de la Nation, tenue jeudi à Alger et consacrée aux questions orales, le ministre des Travaux publics, Kamel Nasri, a affirmé que « la circulation dense et les charges excessives ont provoqué l'usure de nombreux tronçons de l'autoroute Est-Ouest, qui est devenue un danger pour les usagers de la route ». Kamel Nasri a expliqué que la « restauration des tronçons de l'autoroute Est-Ouest, notamment dans son axe-est, avait connu par le passé quelques réparations, mais la densité du trafic et la charge excessive ayant dépassé la limite, a entraîné son usure à nouveau », a-t-il relevé. « Dans ce contexte, la circulation des poids lourds et le non-respect de la charge maximale ont considérablement affecté la viabilité de ces routes », a encore indiqué le ministre, ajoutant que « les études réalisées sur le sujet indiquent que l'autoroute, qui était initialement conçue pour accueillir 100.000 véhicules, enregistre actuellement la circulation de plus de 200.000 véhicules ». « Cette situation appelle une réparation urgente des tronçons vétustes, notamment la route reliant Lakhdaria à Bouira, située dans une zone géotechnique très compliquée, selon Kamel Nasri. « L'Algérienne des autoroutes (ADA) a mobilisé des patrouilles, tout au long de l'autoroute Est-Ouest pour apporter l'assistance nécessaire et réaménager les signalisations routières notamment dans la wilaya de Bouira », a également expliqué le premier responsable du secteur des Travaux publics. Evoquant la reprise du projet de la pénétrante de l'autoroute Djendjen figurant, après un arrêt des années durant, avant d'être confié à trois entrepreneurs dont la société italienne qui a entamé effectivement les travaux, le ministre a relevé que « ce projet figure parmi les priorités du programme d'action du gouvernement au regard de son importance majeure en terme économique d'autant qu'il s'étend sur une distance de 110 km et passe par les wilayas de Jijel, Mila et Sétif, ce qui permet de désenclaver la région en la reliant aux zones avoisinantes », a-t-il affirmé. En réponse à une question sur la création et le goudronnage des routes dans les wilayas du Sud, le ministre a rappelé qu'une enveloppe financière de 3,15 millions de DA a été affectée (dans le cadre du budget de 2013 consacré à la wilaya de Ouargla) pour la réalisation d'une route sur une distance de 65 km à Ouargla dont 40 km ont été effectivement réalisés. Des travaux de réhabilitation de 2 sections dégradées de l'autoroute Est-Ouest ont été lancés par l'Algérienne des autoroutes (ADA) à Bouira, a indiqué, de son côté, le chef du projet de wilaya de cette entreprise, M. Amhir Slimane. « Des travaux sont déjà engagés pour la réparation de la chaussée dégradée, le long de 2 sections autoroutières, pour un délai pouvant aller jusqu'à une dizaine de mois », a expliqué le chef du projet. Pour la première section, il s'agit de la voie reliant El Adjiba à Bouira sur une distance de 26 km, dont « plusieurs points sont impraticables en raison des sérieuses dégradations subies durant ces 12 dernières années », selon les explications fournies par M. Amhir. « Les travaux de réhabilitation de cette section sont scindés en 2 opérations dont la première concerne un linéaire de 13 km, confié à la Société algérienne des Travaux routiers (ALTRO), tandis que la seconde, portant sur la réhabilitation des 13 km restants est prise en charge par l'Entreprise publique des Travaux routiers du centre (EPTRC) », a précisé le même responsable. Concernant la deuxième section, il s'agit du tronçon autoroutier qui relie Bouira à Aïn Tork sur une distance de 10 km. Les travaux confiés à l'entreprise publique EPTRC, sont également entamés, toujours selon le même responsable. Ce projet porte, essentiellement, sur le traitement des dégradations de la chaussée sur le long de ces 2 sections de l'autoroute. « Les entreprises réalisatrices travaillent sous trafic et la situation liée à la crise sanitaire constitue l'une des contraintes pouvant ralentir la cadence des travaux », a expliqué M. Amhir. Les dégradations enregistrées sur ces 2 tronçons autoroutiers étaient à l'origine de plusieurs accidents survenus notamment, à Bechloul, El Adjiba et à El Asnam. Les usagers de ces 2 voies autoroutières n'ont pas caché leur colère face à l'état « lamentable » que connaissent ces sections.