Lorsque la presse burkinabée avait annoncé le forfait de six titulaires le 9 novembre dernier dont le gardien Koffi, dans le camp algérien, on a subodoré une fourberie dont l'auteur n'est autre que le sélectionneur Kamou Malo, qui s'est forgé une mauvaise réputation par ses déclarations intempestives. Et même s'il disait la vérité à propos de ces forfaits, personne ne l'a cru car c'est le sort réservé aux menteurs. Finalement, il s'est avéré que ces forfaits sont bien réels. Ceci ne veut pas dire que les joueurs qui vont les remplacer ne sont pas dénués de qualités, et Djamel Belmadi est conscient de cette réalité qui va le pousser à prendre ses précautions face à une équipe qui a prouvé qu'elle n'est pas dénuée de qualités, et notamment sur le plan athlétique et de la vitesse d'exécution, comme cela a été démontré lors du match aller à Marrakech. Il n'empêche que ces péripéties autour de ce match ont, au moins, irrité Djamel Belmadi qui, tout en refusant de s'engager dans cette polémique, a promis sa réponse sur le terrain. Certes, le nul concédé par le Burkina face au Niger arrange l'équipe d'Algérie qui n'a besoin désormais que d'un point pour accéder aux barrages, passage obligé pour aller au Qatar. Ce qui est certain, c'est que le coach algérien, et outre la victoire, veut que ses poulains mettent la manière, précisant que le «public verra une équipe qui joue pour eux. Ce n'est pas une surprise ce retour des fans, on les rendra heureux en passant ce tour avant la double confrontation du mois de mars. On espère avoir plus de supporters, et il suffit que tout le monde fasse un effort, que le public respecte le protocole sanitaire», a-t-il indiqué. Ces déclarations prouvent que le sélectionneur attend ce match avec impatience pour régler le contentieux qui l'oppose à son homologue burkinabé. Malgré la prestation satisfaisante des remplaçants, Djamel Belmadi sera bien obligé de jouer la carte de la sécurité, en faisant appel à tous les titulaires dont certains d'entre eux se sont dégourdi les jambes en seconde période face à Djibouti. C'est, dit-on, un problème de riches que beaucoup d'entraîneurs nationaux aimeraient avoir. Ceci dit, et même avec ses lacunes, l'équipe burkinabée doit être respectée. En dépit de l'absence de quelques titulaires, elle a les moyens d'être dangereuse, dans la mesure où son seul salut passe par une victoire à Blida. On estime que trois paramètres seront favorables aux Verts. D'abord, ils sont invaincus dans ce stade fétiche. Ensuite, pour marquer des buts, les hommes de Malo devront se découvrir, et donc s'exposer aux attaques des Fennecs. Enfin, il y aura l'appui des 14.000 fans, ce qui est loin d'être négligeable. En perfectionniste avéré, Djamel Belmadi a assuré une ultime séance dimanche soir pour tester la pelouse du stade Tchaker, dont l'état est acceptable selon ce dernier constat. Toutes ces considérations ne nous empêcheront pas de signaler la solidité de la défense burkinabée, qui n'a encaissé que deux buts au cours des cinq matches de ces éliminatoires, et autant dans celles comptant pour la CAN-2021 qui se déroulera au Cameroun. Donc, la méfiance doit être de mise dans le camp algérien. N'ayant pas de blessé au sein de l'effectif, Belmadi alignera cet après-midi son équipe-type attendue par tout le monde, la seule inconnue concerne l'attaquant de pointe. Alors, qui entamera le match ? A notre humble avis, c'est Bounedjah qui devrait être aligné au départ en raison de ses aptitudes pour un «travail de sape» au sein de la défense adverse, comme ce fut le cas face à celle de Djibouti. Et Slimani, plus collectif, spécialiste du jeu en «pivot» et au jeu de tête redoutable, est bien placé pour parachever les manœuvres de ses coéquipiers Belaïli, Mahrez et Benrahma, les plus habiles dans la dernière passe. Bien que ce soit une probabilité, le dernier mot revient bien sûr à Belmadi, le mieux placé pour tirer le maximum de chaque joueur. Pour lui, ce match a une signification particulière, et ses poulains auront à cœur de le satisfaire au-delà de ses espérances.