La crise d'huile de table, qui sévit encore à travers plusieurs wilayas, est au cœur des investigations entamées, dimanche 16 janvier, par la commission d'enquête parlementaire pour chercher les véritables causes à l'origine des déficiences sur le marché et proposer des solutions qui pourraient aboutir à une disponibilité des produits alimentaires objets de la rareté. La commission s'est attaquée à cette crise qui n'a que trop duré, d'autant que les opérateurs affirment que la production est largement suffisante pour satisfaire les besoins du marché, pouvant même couvrir la consommation sur plusieurs mois. Dans ce contexte, le président de la commission des affaires économiques, de développement et du commerce à l'Assemblée populaire nationale, Smaïl Kouadria, a affirmé dimanche à partir de Sétif qu'un rapport détaillé sur les vérités concernant la pénurie d'huile de table sera «prochainement élaboré et transmis aux instances de tutelle». Au terme de sa visite au marché de gros (Sud de Sétif) et à l'un des points de distribution de l'huile de la région d'Aïn Trik (Est de Sétif), M. Kouadria a indiqué que ce rapport sera élaboré par la commission qu'il préside sur la base d'une série de sorties de terrain dans six wilayas de l'Ouest et l'Est du pays ciblant les usines, les points de vente et les commerces de gros et de détail, en plus des déclarations de citoyens à ce sujet. Le travail de la commission, a-t-il ajouté, «devrait être achevé dans dix jours au plus tard» après les visites des wilayas programmées dans le cadre de l'action de la commission, avant la transmission du rapport aux instances de tutelle, a-t-il annoncé. Ajoutant que cela devrait « constituer une bonne initiative pour toutes les assemblées en vue d'accompagner les citoyens dans cette crise ». M. Kaoudria a indiqué que l'Assemblée populaire nationale a décidé de former une commission d'enquête et d'investigation sur les causes réelles derrière la pénurie de certains produits alimentaires de large consommation, dont l'huile de table, «car c'est une institution élue et une instance de contrôle qui accompagne le gouvernement dans la conjoncture actuelle vécue par l'Algérie». Quant à la hausse des prix des produits alimentaires, le député a déjà formulé une réponse estimative, avant de conclure la mission d'enquête. Sur ce registre, il a avancé que l'augmentation des prix des produits alimentaires est liée à «une crise économique mondiale conséquente à la pandémie de la Covid-19 qui a secoué l'économie mondiale et qui affecte l'Algérie à l'instar des autres pays». Soulignant dans ce sillage que «le prix de l'huile brut a enregistré une grande augmentation dans les bourses mondiales imposant à l'Etat l'affectation d'importantes ressources financières en matière de soutien, étant donné que l'huile de table est un produit alimentaire subventionné». Il a également considéré que «la construction d'une économie forte ne se fait qu'à travers la cohésion entre l'Etat et le peuple dont les commerçants de gros et de détail, les fabricants et les producteurs». Il a appelé, en outre, à «hâter la numérisation des services en rapport direct avec le citoyen dont ceux des impôts et du commerce pour réguler et maîtriser le prix de l'huile de table ou tout autre produit». Les membres de la commission des affaires économiques, de développement et du commerce à l'Assemblée populaire nationale ont rencontré des commerçants de gros dans la cité 'l'Abattoir'' et ont pris acte de leurs préoccupations relatives à la facturation et à la hausse des prix, avant de visiter une unité de distribution des produits alimentaires à Aïn Trik. Les investigations de terrain sont nécessaires pour cerner les crises qui secouent le marché, mais les enquêteurs semblent avoir leur idée sur les solutions à proposer pour sortir définitivement de cette crise.