Après plusieurs mises en demeure et campagnes de sensibilisation à l'intention des commerçants informels qui squattent l'espace public, les pouvoirs publics viennent de sévir. Sur instruction du wali d'Oran, une opération de libération des espaces publics a été entamée la semaine passée dans la commune d'Aïn El Turck. Les trottoirs et les places publiques qui étaient sous l'emprise des commerçants ont été dégagés. L'opération touche plusieurs sites à titre d'exemple la cité El Bahia. Il s'agit en particulier de fast-foods, restaurants, cafés et autres commerces. En dépit des opérations de lutte contre l'occupation illicite des trottoirs, espaces et terrasses, nombreux sont les commerçants qui continuent à squatter ces espaces considérés comme patrimoine communal. Dans ce cadre, une large opération d'assainissement est projetée dans les jours à venir. Dans la commune de Bir El Djir, des sorties sur le terrain ont été lancées pour contrôler les commerçants qui squattent le domaine public. Des mises en demeure ont été adressées aux contrevenants pour libérer l'espace public. Le cas échéant, il sera fait appel à la force publique pour la saisie de toutes les marchandises et la fermeture des commerces. L'occupation de l'espace public a connu ces dernières années une proportion alarmante à Oran. L'occupation illégale de la voie publique est devenue un phénomène des plus anodins à Oran. Les opérations de contrôle des services concernés menées périodiquement par les services techniques de la commune et la police n'arrivent désormais plus à dissuader les contrevenants qui ne reculent désormais devant rien pour s'accaparer les trottoirs et la chaussée. Certains propriétaires de magasins ayant pignon sur rue au centre-ville et dans les grandes artères commerciales poussent la provocation en installant des blocs de béton et parfois de grandes pierres sur la chaussée pour empêcher les automobilistes de stationner. De nombreux commerçants squattent les trottoirs et la chaussée des grandes artères de la ville pour les transformer en présentoirs de leurs marchandises, pénalisant ainsi les piétons et les automobilistes. Dans ces grandes artères commerçantes, les trottoirs ne sont plus réservés aux piétons qui circulent sur la chaussée, s'exposant ainsi aux accidents de la circulation. Ne se contentant pas d'occuper les trottoirs, certains commerçants s'accaparent même la chaussée interdisant ainsi le stationnement des véhicules. Dès les premières heures de la matinée, ils dressent toutes sortes d'objets en forme de barricades pour empêcher les automobilistes de stationner. Des pierres, des cagettes, des blocs de béton ou des pieux en acier sont installés sur la partie de la chaussée longeant le trottoir. Le plus révoltant est que cette pratique, qui concernait dans un passé récent le centre-ville et quelques artères commerciales, semble faire tache d'huile à travers le territoire de la ville. Le squat de la chaussée concerne désormais les quartiers périphériques. Des particuliers dressent également des barricades devant leurs habitations interdisant tout stationnement de véhicules. Ces squatters estiment que la chaussée qui longe leurs habitations est un prolongement de leurs propriétés privées et de ce fait certains osent même agresser les automobilistes qui veulent stationner devant leurs maisons. Des prises de bec éclatent régulièrement entre un automobiliste et un squatter pour le droit de stationnement sur la voie publique. Ces excès prennent de l'ampleur et privent les citoyens de leur droit à l'utilisation d'un espace qui leur est réservé par la loi. En attendant que la chaussée recouvre sa vocation, squatters et automobilistes continuent de se disputer les trottoirs et la chaussée.