Le Directeur général du développement industriel au ministère de l'Industrie, Ahmed Salem Zaid, a tenu à rassurer les concessionnaires automobiles et tous les acteurs de la filière sur un probable «dénouement» du dossier épineux de l'importation automobile des véhicules neufs, des concessionnaires et de la relance de l'industrie automobile. Intervenant hier lors d'une conférence organisée au siège de la CAPC portant sur la «Présentation de la contribution de la Coordination nationale du patronat (CNP) pour la relance de l'industrie mécanique en Algérie», M.Zaid a affirmé que le département qu'il représente «est en train de finaliser les textes de cahier des charges spécifique à la filière». Il y aura probablement «un décret pour chaque type de véhicules et un cahier des charges particulier pour éviter de toucher à tous les véhicules en changeant les dispositifs d'un décret». Il affirme qu'il y aura «un cahier des charges particulier et des commissions très simplifiées». Et d'affirmer qu'«une fois les textes fin prêts, on organisera des rencontres avant leur publication où vous aurez l'occasion d'analyser ou de critiquer ces textes». Pour ce qui est des pistes de la relance de l'industrie automobile pour le traitement de la problématique de l'industrie mécanique, présentée par la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), M.Ziad dira que «ces contributions sont les bienvenues et elles seront intégrées dans la stratégie visant la relance de la filière». A noter que les membres ayant participé à la formulation de propositions, les initiateurs de cette contribution rendue publique par la CAPC, ont relevé les inconvénients d'une intégration élevée «à l'inverse de ce qui se passe dans le monde à savoir, avec une tendance mondiale d'une baisse du taux d'intégration qui s'aligne sur une fourchette allant de 20 à 25 %». Selon la réglementation en vigueur, il est exigé un taux d'intégration minimum de 30% au démarrage de l'activité, atteignant les 35% au bout de la 3ème année et 50% à la 5ème année. En d'autres termes, disent-ils, les constructeurs locaux doivent atteindre des taux supérieurs aux constructeurs mondiaux. Les opérateurs du secteur ont ainsi affirmé à travers cette contribution que ces taux peuvent être atteints, moyennant d'importants investissements, pour certaines catégories notamment les tracteurs agricoles au regard des technologies utilisées et leurs composantes. Néanmoins, disent-ils, «il est impossible de concevoir ces taux pour les autres types de voitures au regard de la multitude des modèles, des technologies utilisées et des différences dans les conceptions». Le représentant du ministère de l'Industrie a reconnu qu'il est difficile d'atteindre ce taux dès le début car «il n'y a pas encore des dispositifs qui tiennent bon», mais, dit-il, dans la stratégie visant la relance de l'industrie automobile «l'on parle de taux d'intégration physique, c'est-à-dire ce que vous produisez réellement en Algérie pour que vous activiez». Il en chaîne : «une façon d'encourager en premier lieu la sous-traitance. On vient de lancer au cours de ce mois le décret de la sous-traitance». Il a ouvert une parenthèse pour affirmer que son département veut ainsi à travers cette nouvelle stratégie limiter le nombre de fabricants en raison de l'étroitesse du marché. Il dira en d'autres termes que «le marché automobile en Algérie qui représente une moyenne de 250.000 voitures par an, doit être mis à la disposition de quelques opérateurs, sinon impossible d'avoir les 30% d'intégration». Il conclut en affirmant que le taux d'intégration n'est pas un objectif mais un préalable. En précisant que l'objectif «c'est l'export, c'est le développement et l'intégration». Il dira que les négociations se feront avec les 13 groupes ou chaque groupe à trois ou quatre marques de véhicules. Samy Agli, président de la CAPC, a affirmé pour sa part que cette contribution vise à examiner les pistes opérationnelles pour pouvoir relancer l'industrie automobile sans affecter la balance commerciale (préservation des devises) et sans exacerber la pression sur les devises du marché parallèle. Les opérateurs ont proposé de faire des cocontrats avec des constructeurs pour l'importation de kits et faire le montage en Algérie, pour qu'une partie de ces importations soit exportée vers des pays avec qui l'Algérie a des relations économiques favorables sur le plan régional (notamment par le bénéfice des accords multilatéraux : accords avec UE, GZALE et ZLECAF).