Certains concessionnaires automobiles ont largement salué les propos tenus dimanche par le nouveau ministre de l'Industrie et des Mines, Mahdjoub Bedda, sur l'activité du montage de véhicules en Algérie. L'association des constructeurs et concessionnaires automobiles en Algérie (AC2A) a, dans un communiqué rendu public hier, «applaudi» les propos du ministre de l'Industrie. L'AC2A a affirmé qu'elle «tient à confirmer son support le plus actif aux orientations de développement structurel de l'industrie automobile en Algérie». Mahdjoub Bedda avait déclaré à la presse, en marge de la clôture de la session parlementaire ordinaire de l'année 2016-2017, que l'évaluation de la filière du montage de véhicules a fait ressortir qu'il existe «une forme d''importation déguisée» et que «le taux d'intégration nationale n'a pas atteint l'objectif escompté». Selon lui, il est devenu nécessaire de mettre un terme au mode actuel de production dans ce secteur. Le président de cette association, Sofiane Hasnaoui, a estimé, par la suite, que l'industrie automobile «ne pourra s'ancrer durablement que par la densification d'un véritable réseau de sous-traitance industrielle, accompagné d'un transfert de technologie et d'une politique de formation continue». Selon la même source, «l'implication de l'ensemble des parties : gouvernement, pouvoirs publics, investisseurs et fabricants, est fondamentalement nécessaire pour assurer un développement maîtrisé de cette industrie», plaide-t-on. Pour l'association des concessionnaires, «le développement industriel de la pièce de rechange et des composants automobiles est une étape prioritaire dans le développement de l'industrie automobile». Il s'agit, selon AC2A, d'une industrie fortement structurelle qui «offre des opportunités d'exportation solides pour notre pays». Cette association plaide pour «l'implication» des PME-PMI, qu'elle estime une approche nécessaire pour s'assurer du succès durable de l'industrie automobile en Algérie. Le ministre avait indiqué à ce propos que revoir le cahier des charges de cette activité pour lui assurer la pérennité et ouvrir la voie aux équipementiers, aux fabricants de pièces détachées et aux entreprises de sous-traitance était nécessaire. Contacté par nos soins, Mohamed Baïri, PDG du groupe Ival, concessionnaire des marques Fiat, Iveco et Mazda, a estimé que revoir la réglementation régissant cette filière industrielle représente une «excellente» idée. «Laisser le cahier des charges tel qu'il a été établi n'est bénéfique ni pour l'économie du pays, ni pour le consommateur», a-t-il indiqué. Le ministre de l'Industrie avait relevé plusieurs dysfonctionnements concernant cette activité, dont le prix «exorbitant» des véhicules par rapport aux années précédentes. Pour Bairi, les véhicules montés localement reviennent beaucoup plus cher. Le PDG d'Ival n'a pas donc caché sa satisfaction de la décision du ministre qu'il a salué énergiquement. La filière de l'automobile demeure essentielle pour ce secteur ; pour ceci, Bairi propose de faire des assisses sur cette activité et impliquer «les constructeurs, investisseurs, sous-traitants et concessionnaires». A ce moment-là, «le gouvernement pourra décider s'il va aller vers une industrie automobile ou pas, et voir si elle est rentable pour l'économie nationale ou pas». Pour rappel, le montage des véhicules en Algérie a débuté fin 2014. Le pays compte actuellement trois usines de production de véhicules touristiques et deux autres de production de véhicules utilitaires. Le nouveau cahier des charges régissant l'activité des concessionnaires automobiles, paru en avril 2015, oblige les opérateurs du secteur à exercer une activité industrielle en rapport dans un délai de moins de trois ans.