Ces dernières années, le Grand Tlemcen (Mansourah, Chetouane et Tlemcen) a été doté d'une gare routière (gérée par la Société de gestion des gares d'Algérie), qui constitue aujourd'hui le point de convergence des réseaux de bus, cars et taxis. S'étalant sur une superficie globale de 70.673 mètres carrés, ce véritable pôle d'échange (de catégorie A) est composé de plateformes d'embarquement et de débarquement se répartissant en 18 quais pour les 25 lignes qui composent le transport inter-wilayas, 42 quais pour le transport intercommunal constitué de 26 lignes, 7 quais pour le transport urbain (3 lignes de l'ETUT), un quai pour les taxis urbains (20 places), un quai pour les taxis inter-wilayas (60 places), un quai inter communes (80 places) et un quai pour véhicules particuliers (120 places). On constate aujourd'hui un décongestionnement de la circulation routière dans ces périmètres urbains et une meilleure fluidité. Cela est dû aussi au téléphérique de 26 cabines dont la capacité d'accueil est de 10 personnes chacune et une durée de parcours de 8 mn, aboutissant à Lalla Setti. Il faut rendre hommage aujourd'hui aux responsables successifs de la wilaya, qui ont initié et concrétisé ces deux grands projets essentiels de l'inter-modalité sur Tlemcen, pour renforcer le secteur des transports de la wilaya. Cependant, la réorganisation des lignes de transports faite autour de la nouvelle gare routière d'Abou-Tachfine a lésé des milliers d'habitants, qui sont contraints de faire une halte au niveau de cette infrastructure routière. En effet, les habitants des localités périphériques de Béni-Mester, Hennaya, Sabra, Terny, Zelboun, Ain Youssef, Zenata, Remchi, Ouled Mimoun, Bensekrane, Oued Lakhdar, Ain Hout, Sidi-Abdelli, Mefrouch, doivent transiter par la gare routière, pour reprendre leur chemin dans des bus ou taxis vers la ville de Tlemcen ou Imama et Bouhannak. Cette nouvelle configuration d'échange multimodal déplait aux fonctionnaires, aux malades et aux étudiants qui se rendent quotidiennement à Tlemcen. « Depuis la suppression des mini-stations urbaines dans la ville de Tlemcen, nous sommes confrontés à un grand problème d'accès à l'université de la rocade d'Imama. On perd beaucoup de temps dans cette gare, car les chauffeurs doivent attendre pour remplir leur autobus avec des passagers pour démarrer ensuite ! On arrive tout le temps en retard à nos cours à cause de cette mauvaise organisation et on perd aussi beaucoup d'argent pour arriver à temps ! C'est à n'y rien comprendre. Comment la Direction des transports peut-elle tolérer une chose pareille en faisant transiter les banlieusards vers la gare routière qui, en principe, assure les transports inter-wilayas. C'est une bévue monumentale, il faut la corriger», se lamentent des étudiants de Béni-Mester et Hennaya. La suppression des mini-stations urbaines de la ville de Tlemcen a créé un vrai casse-tête pour les habitants résidant en périphérie. Contacté sur cette question, un cadre de la direction des transports de Tlemcen estime que les préoccupations de ces habitants sont raisonnables car, «certains projets de points d'échanges multimodaux visant à absorber les flux de voyageurs au niveau de Mansourah pour les transports des zones sud-ouest et Chetouane pour les zones nord-est n'ont pas abouti malgré des études achevées, en vue de réguler les transports urbains et périurbains du grand Tlemcen. Une étude a été également faite pour la projection d'une gare routière pour les communes périphériques de l'est de la wilaya». Selon la même source, la direction des transports envisageait de réaliser de nouvelles stations urbaines servant de relais d'interconnexion entre les différentes lignes de transports urbaines au niveau de Mansourah, Chetouane, Boujllida, Kbassa et R'hiba, ainsi que la réalisation de nouveaux parkings par des privés en intramuros et extramuros.
