« Si tu veux construire un bateau ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour leur expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose. Si tu veux construire un bateau, fait naître dans le cœur de tes hommes et femmes, le désir de la mer.» Antoine de Saint-Exupéry La déclaration de politique générale du Premier ministre a eu lieu mardi dernier Il a été affirmé qu'une grande partie des engagements du président de la République a été réalisée. Les sénateurs ont adopté à l'unanimité la déclaration de politique générale. Cependant par honnêteté scientifique et fidélité à mon pays, autant il me semble qu'objectivement beaucoup d'actions doivent être mises à l'actif du gouvernement qui commence à nous faire sortir des temps morts qui nous ont fait rater objectivement dans le XXIe siècle, autant il m'a semblé important d'attirer lors de mon intervention l'attention sur quelques points qui me paraissent déterminants voire capitaux concernant le futur dans sa double dimension sécurité énergétique et sécurité scientifique dans un monde de plus en plus dangereux . La citation de Saint-Exupéry nous invite à changer de paradigme. A la place de la routine faite avec plus ou moins de conviction, il nous conseille de faire naitre des utopies mobilisatrices qui font que les jeunes ce qui auront à vivre dans l'Algérie de 2030, soient acteurs de leurs destins et s'engagent avec enthousiasme s'ils ont une idée du danger et de la façon de le combattre. Ce qui se passe dans le monde Le monde est devenu de plus en plus dangereux des bruits de botte pourraient être le prélude à une conflagration mondiale. Les configurations des pays peuvent changer. Des pays disparaissent, c'est la loi de la Jungle. Rien n'est immuable ! Rien n'est définitivement acquis. Si on ajoute les agressions classiques du fait du réchauffement mondial incontrôlé, les pays comme l'Algérie sont très vulnérables. Selon le rapport de l'ONU, une sécheresse sans précédent frappera l'Afrique du Nord entre 2025/2030, posant la problématique de l'eau et de la sécurité alimentaire, le danger du réchauffement climatique amène des incendies, des inondations de l'autre et un stresse hydrique. L'Algérie est un hot spot sujet aux canicules incendies, stress hydrique dans un monde qui a décidé que les hydrocarbures seront bannis en 2050 du fait de la neutralité carbone. Ce qui veut dire que graduellement les pays consommateurs seront sanctionnés pour les énergies fossiles qu'ils utilisent, la tonne de CO2 sera de plus en plus chère. S'agissant des avancées de la science et de la technologie, la quatrième Révolution industrielle est à nos portes, on parle de plus de grande ré-initialisation, great reset, de métavers où l'arche des gagnants se met en place, les autres seront voués au déluge. L'innovation est au cœur de la science, les quatre entreprises qu'on appelle Gafa (Google, Amazone, Facebook, Apple) pèsent plus de 680 milliards de dollars. L'obsolescence rapide des connaissances fait que nous sommes dans un nouveau monde qui n'est plus celui de l'internet, lui-même dépassé par la conjonction des NBIC (nanotechnologie, biologie, intelligence artificielle et communication). Ce nouveau monde devrait être la préoccupation principale de ce qui ont en charge les destinées du pays pour la mise en place d'un système éducatif en phase avec le mouvement du monde. Une prouesse scientifique exceptionnelle où l'imagination humaine n'a pas de limites nous est donnée par la sonde Dart. En effet, l'humanité a impacté un astéroïde pour le dévier avec la sonde spatiale Dart. On sait que près de 3.000 astéroïdes détectés dans les parages de la Terre en 2020 : Dans la nuit du 26 au 27 septembre 2022, la sonde spatiale Dart de la Nasa est entrée en collision avec Dimorphos (160 mètres de diamètre), petit astéroïde de la taille du Colisée à Rome, accouplé à Didymos (780 mètres de diamètre). La collision a eu lieu comme prévu à 1h14 du matin, à « seulement » 11 millions de kilomètres de la Terre. On s'attend à ce que cette collision perturbe d'au minimum près de trois minutes la rotation de l'astéroïde. Un changement d'orbite de quelques millimètres peut « faire la différence entre une planète percutée ou seulement survolée à bonne distance par un astéroïde » (1) La situation actuelle dans le pays S'agissant de l'énergie, c'est un fait. Nous consommons trop d'énergie, 60 millions de tonnes de pétrole, la forte consommation intérieure pour le pétrole et gaz entre 40/45% en 2021, 15,6 millions de tonnes nous incitent à faire attention, 51 milliards de m3 de gaz, une démographie importante, 40% de l'énergie c'est le transport et 40% pour le résidentiel, 20 % à peine pour l'industrie et l'agriculture Un milliard de m3 de gaz consommé par semaine, c'est 1 milliard de dollars au prix actuel! L'Algérie consomme en gaz naturel huit fois la consommation des deux pays voisins réunis. Le gaspillage est devenu une seconde nature avec des prix maintenus bas. Le gaspillage est devenu structurel du fait de la non prise de conscience que l'énergie sera de plus en plus rare et que nous compromettons assurément l'avenir des générations futures. Energie, carburant, eau, ces utilités disponibles avec des pays administrés, ne discriminent pas entre les gros utilisateurs et les citoyens modestes. En vingt ans l'Algérie a engrangé plus de 1000 milliards de dollars mais la transition énergétique n'a pas eu lieu. Dans une génération, si des décisions ne sont pas prises maintenant, l ́Algérie importera son pétrole, avec quoi ? Puisque présentement, il représente 95% de ses recettes. Il nous faut inventer un chemin pour sortir du tout pétrole, l'avenir du pays ne doit pas être lié aux convulsions d'un baril de pétrole dont les tenants et les aboutissants du prix nous échappent. Que faut-il faire pour ne pas compromettre l'avenir des générations futures? Il est de ce fait, et comme le préconisent les propositions du président dans les 54 engagements nécessaire de changer le fusil d'épaule, le plus vite serait le mieux. Nous devons indexer l'avenir des générations sur 2030 car 2030 c'est demain et demain se prépare ici et maintenant (hic et nunc). Il est important de tout mettre à plat et tracer un cap mobilisateur pour assurer un viatique aux générations futures et qui nous permette d ́aller vers la sobriété énergétique et miser sur les énergies renouvelables en n ́extrayant du pétrole et du gaz que ce qui est strictement nécessaire au développement. Je rappelle encore une fois que notre meilleure banque est notre sous-sol, c ́est cela le développement durable. Au vu des défis qui nous attendent à l'évidence nous sommes en retard ! Nous devons nous battre sur plusieurs plans. Nous devons nous battre en sortant de l'illusion du fossile en martelant que la transition énergétique est inéluctable. La mise en place d'un Haut Conseil de l'énergie, boussole d'aide à la décision, pour le président devrait permettre la mise en place sans tarder d'un modèle énergétique flexible qui fait l'inventaire de toutes les énergies disponibles fossiles (uranium) et renouvelables (solaire, éolien, géothermie, bois...). Le Haut Conseil de l'énergie devrait être opérationnel rapidement pour définir la stratégie pour le futur. il est important de tout mettre à plat et tracer un cap qui nous permette d ́aller vers la sobriété énergétique et miser sur les énergies renouvelables en n ́extrayant du pétrole et du gaz que ce qui est strictement nécessaire au développement. Il aura appuyé par un conseil scientifique à élaborer un modèle énergétique, un bouquet énergétique qui fait l'inventaire du potentiel énergétique. Dans le renouvelable la géothermie, avec 280 sources et un grand nombre d'entre elles possède un fort potentiel énergétique qu'il s'agit de mobiliser. De plus, l'apport du bois devrait être mis en œuvre car dans tous les pays le bois fait partie du modèle énergétique. La plantation d'arbres à croissance rapide aura toute sa place dans le mix énergétique à 2030. Un milliard d'arbres en dix ans soit 100 millions d'arbres par an pourrait été réalisé. Ce bouquet, outre les énergies fossiles (pétrole, gaz) comprendra aussi les énergies fissiles (uranium) et renouvelables (biomasse, bois, biocarburant), mais aussi solaire, éolien, géothermie. Tout en retenant que la meilleure énergie c'est celle que l'on ne consomme pas par suite d'économie. Les économies d'énergie Pour le résidentiel, il s'agit de privilégier les matériaux et les équipements non énergivores. Si seulement nous faisons 10% d'économie c'est 100 millions de m3/semaine de gaz épargné ou 5 milliards de m3 dan l'année soit près de 5 milliards de dollars (au cours actuel), ce qui nous permettra de les commercialiser contre l'équivalent en renouvelable. A titre d'exemple, les 18500 mosquées du pays devraient rendre opérationnelle la rénovation en appliquant les dispositifs de double vitrage d'éclairage lead. Un plan de mosquée verte a été élaboré dans la ville de Sidi Abdallah. Parmi les préoccupations du pays la nécessité de la mise en place d'une politique des transports pérenne. Le remplacement progressif de l'essence par le Sirghaz fut une réussite du fait que l'Etat prenait en charge la moitié de l'installation de Sirghaz. Cependant, il faut savoir que le prix de l'essence au litre en Tunisie (0,76 $) et en Algérie 0,31$ soit deux fois moins cher. Même la moyenne mondiale se situe à 1,33$. Pour réussir une politique des transports pour le plus grand nombre, il est fondamental de revoir le coût des carburants en se basant non pas sur la demande qui est incontrôlable, mais sur l'offre en fonction des moyens du pays. La mise en place de la carte carburant. Cette maîtrise de la consommation permettra alors la mise en place de moyens de transport beaucoup plus démocratiques. Il sera même possible dans le cadre d'une stratégie tournée vers la production d'essence de vendre de plus en plus d'essence et de gasoil. Dans le monde, il est prévu l'abandon des carburants à partir de 2035. De par le monde c'est la révolution de la voiture électrique qui est en marche. Il serait utile d'envisager dans ce cadre un partenariat avec des pays leaders qui ont fait leur preuve dans ce domaine comme l'Italie (Fiat) ou la Chine. Le plan hydrogène vert Il y a nécessité vitale pour l'Algérie d'en tenir compte et de miser d'une façon déterminée dans les énergies renouvelables et le plan hydrogène vert qui pourrait remplacer le gaz naturel à partir de 2030. Les pays développés ont la maitrise de la production de l'hydrogène vert. L'hydrogène vert provenant de l'électrolyse de l'eau par de l'électricité solaire pourrait remplacer le gaz naturel sur le déclin après 2030, il serait largement rentable autour de 2$ le kg. L'Algérie a été l'un des premiers pays à lancer un workshop sur l'hydrogène et le Conseil des ministres en mai 2021 avait autorisé le développement sans sa tarder du plan hydrogène. Nous devons nous arrimer à des pays locomotives Allemagne, Etats-Unis. La transition énergétique est nécessaire si nous voulons sortir en bon ordre de l'addiction aux énergies fossiles. Nous pourrons produire l'hydrogène qui sera une rente durable, car il pourra remplacer graduellement le gaz naturel dont les quantités devront être laissées aux générations futures. Une centrale solaire de 1000 MW permet d'épargner l'équivalent de 400 millions de m3 de gaz. Le gaz naturel qu'on ne consommera pas pourra aussi contribuer au financement du plan solaire. Après le lancement de l'appel d'offres, un retard a été pris. Il semble aux dernières nouvelles que les conditions ont été fixées. L'ouverture des plis de l'appel d'offres des 1000 MW ne devrait pas tarder. C'est un signal fort aux investisseurs qui seront encouragés pour l'investissement. La transition énergétique va libérer la créativité. Imaginons les dizaines de milliers d'entreprises et start-up qui peuvent être créées dans le cadre de la rénovation du vieux bâti pour le rendre moins énergivore et du diagnostic énergétique dans le transport dans les solutions du renouvelable à titre domestique, l'Etat encourageant les chauffe-eaux solaires, les kits solaires domestiques et les éoliennes domestiques, c'est une transition énergétique réussie et déterminée qui sera la locomotive des autres secteurs, notamment de l'industrie la généralisation du Sirghaz... Pour un système éducatif en phase avec la réalité du monde 11 millions d'élèves vont à l'école. Le pays consacre 5% du PIB et près de 20% du budget à l'éducation. Et pourtant qualitativement le compte n'y est pas ? On invoque à raison la démographie qui fait que les moyens n'arrivent pas à suivre pour une population qui augmente d'un million par an. La solution d'une double vacation dans le système éducatif devrait permettre avec la mutualisation des moyens de disposer d'une offre d'éducation et d'enseignement sur au moins 12 heures soit deux vacations. Ailleurs de par le monde les universités fonctionnent 16 à 20 heures par jour. Par ailleurs, l'anomalie la plus criarde est celle de la disparition inexorable des filières mathématiques. Sait-on qu'il y a à peine 2% de candidats au bac math et math technique, les bacs lettres et sciences se partagent le reste. En Iran 25% des étudiants vont dans les disciplines technologiques, ce chiffre est de 35% en Allemagne ! Même les rares prouesses des jeunes en mathématiques dans les olympiades ne sont pas encouragées. Là aussi j'ai proposé dans mon intervention de donner une bourse plus substantielle pour les élèves s'orientant pour les disciplines mathématiques en ouvrant un lycée d'excellence des mathématiques au moins par wilaya pour arriver rapidement aux 10% de bacheliers mathématiques et à terme approcher le niveau des 25% des pays développés. C'est un véritable aggiornamento que nous devrons mettre en place pour aller à la connaissance, enseigner à nos enfants la rationalité scientifique. Se poseront ensuite les défis. Comment leur faire aimer la nature pour en faire des éco-citoyens soucieux du bien commun. Comment expliquer à nos enfants qu'il y eut des civilisations illustres depuis dix mille ans. Comment leur expliquer l'avènement de la vie sur Terre et leur montrer le miracle de la vie et la nécessité de la préserver sous toutes ses formes. Il reste que pour mettre en ordre de marche cette œuvre déterminante pour la pérennité du pays, la formation des jeunes est déterminante pour prendre en charge ce Plan Marshall qui nécessite des dizaines de milliers de diplômés. C'est à l'école que nous devons former l'éco-citoyen de demain en lui inculquant la notion de bien commun, d'environnement à protéger, d'économie d'énergie à faire. Ceci se poursuivra dans les lycées où nous devons sans tarder mettre en place un baccalauréat du développement durable. La continuité se fera d'abord dans les instituts de la formation professionnelle qui doivent habiliter les jeunes diplômés aux métiers du développement durable. Ensuite dans toutes les universités qui devraient mettre en place une filière renouvelable en plus des recherches appliquées. Dans ce cadre, le dossier de l'Institut de la transition énergétique (Iter) prévu à Sidi Abdallah devrait être mis en œuvre et rapidement être au cœur du plan hydrogène de formation et de recherche avec la partie allemande qui propose de nous accompagner. Cela va plus loin, la détermination de monsieur le Président à développer les grandes écoles et l'informatique et les mathématiques n'est pas suffisamment affirmée. Ce sont des milliers d'ingénieurs qu'il faut former. Pour cela, la filière mathématiques devrait avoir au moins un % de 10% au bac. De plus quelle que soit la santé financière du pays, il nous faut ériger Sidi Abdallah comme la Silicon Valley en formant l'élite dans les huit écoles prévues : deux écoles ont été mises en œuvre (mathématiques et intelligence artificielle). Comment mobiliser la jeunesse autour d'une utopie mobilisatrice ? Antoine de Saint-Exupéry nous invite à sortir des sentiers battus, du commun, des évènements qui auront lieu avec ou sans nous. Il nous enjoint d'aller plus loin. Cette belle citation de Saint-Exupéry est à méditer, elle est en quelque sorte la marche à suivre si on veut créer une empathie et une synergie capables de mobiliser au sens le plus noble les citoyens d'un pays autour d'une utopie. Des utopies nous en avions au sortir d'une guerre d'indépendance atroce. Nous pensions refaire le monde, l'espoir était à portée de main. Avec le président Boumediene et la Révolution induite par le 24 février et qui a fait la mobilisation sur les chantiers du développement avec la Transsaharienne, le barrage vert, les 1000 villages agricoles, le développement de l'outil du raffinage et la pétrochimie, le moment est venu de passer à un autre challenge, celui de passer à la révolution des énergies renouvelables en ne perdant pas de temps. C'est une cadence de 2000 MW par an pour pouvoir dans 10 ans avoir la capacité des 22 000 MW et le plan hydrogène, l'ouverture des plis des premiers 1000 MW est déterminante de l'image que nous allons donner aux investisseurs qui auront ainsi une visibilité pour l'investissement. Le Président restera dans l'histoire avec la révolution de l'électricité verte, l'hydrogène vert et la locomotion électrique. Sans faire dans la concurrence je reste abasourdi par l'ambition légitime des pays, il me vient à l'esprit les utopies mobilisatrices capables de mettre en marche le moteur comme les Emirats qui ont une industrie spatiale, l'Arabie Saoudite qui crée Neom 2030, une sorte de ville futuriste totalement verte, ce que l'Egypte a aussi mis en chantier c'est une nouvelle capitale. Même la Tunisie malgré sa situation économique rêve d'une Tunisie leader des arabes et des africains. Ainsi on apprend que la Tunisie veut envoyer une femme cosmonaute dans l'espace : le président Kaïs Saïed compte bien faire de son pays le premier Etat arabe et africain à envoyer un représentant sur la Station spatiale internationale. Tunis voit toujours plus grand. La Tunisie ambitionne désormais d'envoyer son premier cosmonaute sur la Station Spatiale Internationale (ISS) à l'horizon 2023. Le président tunisien Kaïs Saïed lui-même aurait insisté pour que le candidat au voyage soit une femme. Une façon de présenter le pays sous un jour moderne, en rupture avec la réputation de la région. Un accord a été conclu avec l'entreprise spatiale russe. (2) Les engagements du président dans le domaine de l'éducation et de la transition énergétique auraient tout leur sens en rendant irréversible la transition énergétique par l'engagement de tous qui déboucherait sur une loi sur la transition énergétique. C'est aussi le moment de mettre en place un centre de rayonnement de haut niveau à Sidi Abdallah pour former l'élite du pays. C'est notre devoir et l'effort à mettre en œuvre pour assurer la sécurité du pays et partant celle des générations futures. Nous devons nous armer scientifiquement et aller vers le développement à marche forcée. Il nous faut une vision pour le futur car c'est une nouvelle révolution que nous devons mettre en place en allant vers le développement durable pour laisser un viatique aux générations futures. D'une façon équivalente avec le 24 févier 1971, quand le président Boumedienne annonçait à la face du monde : « Kararna taemime elle mahroukate », ce fut une utopie mobilisatrice. Les jeunes du service national étaient envoyés sur les chantiers du développement. Ce fut Hassi Messaoud, Hassi Rmel pour le pétrole et le gaz, la Transsaharienne, le barrage vert, les 1000 villages. J'en suis à imaginer de nouvelles ambitions des chantiers du futur Le plan hydrogène vert, la Transsaharienne électrique, faire du Sud une seconde Californie. Développer le Campus de Sidi Abdallah pour en faire la pépinière de l'élite du pays en continuant après les deux écoles réalisées (Ecoles de mathématiques et Ecole d'intelligence artificielle) avec d'autres écoles (Ecole d'informatiques, Ecole de Droit, de sciences économiques, de médecine, de biologie) autant de projets dont les premières réflexions ont été lancées. Pour ce faire, nous devons ouvrir des partenariats avec des locomotives scientifiques et technologiques (Allemagne, Chine, Etats-Unis, Russie) et pourquoi ne pas donner une ambition qui sort des sentiers battus : l'envoi d'un astronaute algérien dans l'espace. Cela parait hors de portée mais c'est ce genre de carburant qui mobilise les jeunes qui ont besoin de réaliser quelque chose qui les grandit et qui donne une visibilité au pays à l'international. En définitive, il nous faut retrouver cette âme de pionnier que l'on avait en mobilisant, quand il y a un cap. Imaginons que les jeunes se mobilisent dans le cadre du service national, véritable matrice du nationalisme et de l'identité, des jeunes capables de faire reverdir le Sahara, de s'attaquer aux changements climatiques, d'être les chevilles ouvrières à des degrés divers d'une stratégie énergétique qui tourne le dos au tout-hydrocarbures qu'il s'agira de faire durer le plus longtemps possible. Notre meilleure banque est notre sous-sol. Il est connu que l'Algérienne et l'Algérien ne s'affirment que dans les défis où elles et ils donnent la pleine mesure de leur talent. Le 24 février 1971 a été une rupture, 2020 c'est une nouvelle rupture. Chaque dollar provenant de la rente devrait être investi dans une création de richesse, chaque m3 de gaz ou baril de pétrole devrait être troqué contre un kWH solaire. Nous devons montrer que l'Algérie par son savoir, son histoire est capable de faire de belles choses. L'Algérie de 2030 se prépare « hic et nunc » « ici et maintenant ». Nous avons accumulé du retard sur les autres. Nous devons tourner le dos à une vision encore paresseuse et fataliste en liant le destin à celui aux errements d'un baril erratique. Paraphrasant Winston Churchill, « l'Algérie n'a pas d'amis ou d'ennemis, elle n'a que des intérêts permanents ». Note : 1.https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/asteroide-cest-fait-cest-historique-sonde-spatiale-dart-percute-asteroide-tenter-devier-100700/? 2.https://www.leprogres.fr/science-et-technologie/2021/08/21/la-tunisie-veut-envoyer-une-femme-cosmonaute-dans-l-espace# . *Professeur émérite