Etre dirigeant d'une entreprise c'est savoir gérer le risque. Etre dirigeant d'une PME c'est vivre avec et en porter la responsabilité. Cependant, lorsque l'on questionne les chefs d'entreprises, ils ne prennent pas tous le temps de s'interroger sur les risques pris par leur société et sur les moyens de prévention existants. La gestion du risque, défi majeur du chef d'entreprise Pourtant de nombreux aspects de l'entreprise présentent leur propre palette de risques. Il convient de sensibiliser les diri¬geants pour leur permettre d'en saisir toutes les dimensions. Environnement, organisation, stratégie, cyber, supply chain, marques sont autant de sujets sensibles voire critiques pour une PME mais tous n'impactent pas l'entre¬prise de la même manière. Etre sensibilisé à la gestion des risques, c'est aussi parvenir à comprendre et graduer les menaces pour déterminer des priorités en termes d'actions mais aussi de prévention et de couverture assurantielle. Mais la gestion des risques n'est pas qu'un système anxiogène. C'est aussi un vecteur d'une meilleure performance. Se pencher sur la question permet, en effet, de mieux connaître les forces et faiblesses de son entre¬prise ainsi que les menaces et opportunités de son environnement. Elle permet de ratio¬naliser son organisation, d'identifier les points bloquants, de mieux comprendre comment l'entreprise est perçue par les clients, comment les fournisseurs opèrent, quelles contraintes juridiques cadrent l'acti¬vité... Chaque jour, le chef d'entreprise prend des décisions stratégiques comme opérationnel¬les à la fois indispensables à son activité, mais génératrices de risques. Il doit donc identifier et appréhender ces risques et y apporter des réponses efficaces et rapides, pour ne pas mettre en péril sa com¬pétitivité, son développement et plus globa¬lement sa pérennité. Il ne dispose généralement pas de suffisam¬ment de ressources, d'outils mais également de temps pour le faire de manière systéma¬tique et suivie. En entrant dans une démarche de gestion des risques, il va se donner les moyens de prendre des décisions plus rapidement en maîtrisant mieux les impacts, lui permettant ainsi d'ac¬tiver davantage de leviers de performance. Dans cette optique de gestion des risques au service de la performance, l'expert Comptable propose une démarche innovante pour mieux sécu-riser l'entreprise : il accompagne les dirigeants qui souhaitent structurer une démarche pilotée de gestion des risques en cohérence avec des actions préalablement initiées en matière de qualité. L'expert Comptable identifie et mesure l'ensemble des élé¬ments susceptibles d'empêcher l'entreprise d'atteindre ses objectifs. Fondée sur une vision partagée, cette technique permet de mettre en évidence les forces et faiblesses de l'entreprise pour élaborer un plan d'action. En effet, à quoi bon établir un diagnostic si l'on n'est pas en mesure de déployer un pro¬gramme de maîtrise des risques composé d'actions concrètes ; mais également d'axes de progression pour dépasser la simple photographie d'un instant T. Il est donc néces¬saire d'être en mesure d'agir en continu dans un objectif de gain de performance constant. La démarche de l'expert-comptable propose cinq leviers de compétitivité basés sur les normes ISO et intégrant les problé-matiques RSE :(responsabilité sociale de l'entreprise) - Risques (normes et règlements, perfor¬mance sécurité et environnement...), - Réputation (confiance avec les parties prenantes, motivation et fidélité des clients et employées, capital immatériel...), - Coûts (réduction des déchets et des consommations de ressources naturelles. - Innovation (recherche de durabilité, uti¬lité, réparabilité, nouveaux matériaux...), - Différentiation (positionnement de la marque, innovation, relation avec les parties prenantes...). Le renouvellement de la vision de l'entreprise face au risque Pour l'entreprise, la question des risques est devenue déterminante. Certes le nouveau discours sur le risque habille pour partie une réalité aussi ancienne que l'activité d'entrepreneur, il ne fait pourtant pas de doute que les dirigeants sont de plus en plus préoccupés par les risques : beaucoup de dirigeants estiment que cette préoccupation s'est accrue ces dernières années et c'est pourquoi la gestion des risques est remontée du spécialiste des questions d'assurance à la Direction Générale. Il n'est plus seulement question des risques liés aux accidents du travail, aux pertes financières ou à la notion de risque pénal mais des risques tels que l'insatisfaction du client, l'environnement réglementaire, les systèmes d'information, la sécurité informatique, la concurrence et le marché. Une démarche de gestion des risques en « demi-teinte » Plusieurs enquêtes ayant pour objectif de faire un état des lieux sur la gestion des risques ont montré qu'il existe un net décalage entre l'intérêt porté par les entreprises à la gestion des risques et les moyens mis en œuvre à ce jour. Les directeurs financiers interrogés affirment tous que la gestion des risques a un apport positif sur la création de valeur, tant sur le plan quantitatif (supplément de rémunération apportée par l'entreprise par rapport à un placement sans risque) que sur le plan qualitatif (développement durable, fidélisation des clients). Une grande majorité des répondants pensent par ailleurs que la mise en place d'une méthodologie de gestion des risques serait profitable à la plupart des entreprises. Pourtant, ces mêmes enquêtes montrent que l'approche de la gestion des risques par les entreprises demeure défensive et souvent limitée à la réponse à des scénarios catastrophes. L'expert-comptable, un acteur de confiance essentiel pour sensibiliser au risque Partenaire clé des PME, l'expert-comptable bénéficie d'une relation de proximité avec les dirigeants. Il est ainsi le mieux placé pour entreprendre des actions de sensibilisation et être un moteur efficace de la gestion des risques. L'objectif est d'aider son client à aller vers une gestion à la fois plus respon¬sable et plus performante. Sa connaissance de l'organisation de son client fait de lui une source d'informations précieuse. L'expert- comptable est au cœur de l'entreprise tout en ayant le recul nécessaire pour réaliser une analyse objective. En accompagnant son client dans une démarche identifiée de gestion des risques, l'expert-comptable peut attester encore davantage de son investissement auprès de ce dernier. Il élargit son champ d'interven¬tion et renforce sa capacité de conseil. Une stratégie efficace pour développer sa pro¬pre performance. « Dans Le baromètre CSA Generali Afnor sur la résilience des entreprises de mars 2015, l'expert-comptable est identifié comme le premier partenaire pour aider les PME à se prémunir contre les risques. De par ses mis¬sions, l'expert-comptable aide au quotidien ses clients à faire face aux risques straté¬giques et opérationnels. L'expert-comptable a donc une position clé pour participer à la mise en œuvre d'une démarche de gestion des risques dans une optique de prévention et d'anticipation avec des impacts positifs tant sur le plan financier que sur celui de l'ef¬ficacité de l'entreprise » La démarche de gestion des risques observée dans les entreprises : en quoi consiste-telle? quels dispositifs l'accompagnent ? La mise en œuvre d'une politique de gestion des risques a toujours pour origine la volonté de la Direction générale de connaître les risques majeurs de l'entreprise, de les mettre sou contrôle et d'être informée de la qualité de leur maîtrise dans l'entreprise. Il doit s'agir d'un axe stratégique fort. Cette volonté politique est ensuite mise en œuvre à travers une démarche de gestion des risques dont le noyau dur consiste à identifier les risques, les évaluer, les analyser, les rapprocher des contrôles existants et décider en conséquence d'un plan d'action. Conclusion L'état des lieux sur le risque et leur gestion est nécessaire pour appréhender la situation dans nos entreprises. Il ressort par ailleurs des études menées sur le terrain et des témoignages de professionnels - et c'est l'aspect novateur de notre approche - qu'au-delà du discours « désincarné » de certains risk-managers et de la vision statique, souvent limitée à l'énoncé des différentes étapes et outils à mettre en œuvre, la mise en place d'une démarche globale et dynamique de gestion des risques ne va pas de soi. La dynamique cognitive est difficile à engager, les obstacles organisationnels sont nombreux et les acteurs s'interrogent sur les « bonnes compétences ». Mettre ces différents freins en évidence constitue une étape importante qui ouvre la porte à de nombreuses perspectives de recherche « terrain ». Une première perspective pourrait être de repérer dans quelques entreprises ciblées les points forts et les insuffisances des systèmes existants en matière de gestion des risques, les bonnes pratiques ainsi que les moins bonnes et surtout, dans la mesure où il s'agit de questions dynamiques où l'implication des acteurs est essentielle, de repérer les moteurs et les freins du développement des démarches mises en œuvre. Cette première étape encore très orientée vers l'identification technique des risques devrait être complétée par une réflexion plus globale intégrant la dimension cognitive Cette deuxième perspective pourrait conduire à mettre en place des systèmes organisationnels et managériaux qui favorisent par exemple la responsabilisation des personnes et des groupes ou encore l'auto production de solutions et à définir, à partir d'observations pratiques, de leur critique et d'une ingénierie spécifique, des modalités d'évaluation et d'amélioration de ceux-ci. L'enjeu est de permettre l'appropriation de la prévention des risques opérationnels par les Acteurs et de favoriser sa mise en œuvre ainsi que la montée en compétences des acteurs *Expert-Comptable et Commissaire aux Comptes Membre de l'Académie des Sciences et Techniques Financières et Comptables Paris.