Le football est cruel. Présent au carré d'as après un parcours honorable, le Niger s'est effondré d'une manière surprenante. Comme quoi, en football, la vérité d'aujourd'hui n'est pas forcément celle de demain. La sélection algérienne A' est passée par là, en réussissant un match parfait. A Oran, où elle évoluait, pour la première fois depuis le début du CHAN, après quatre matchs à Baraki, l'EN de Madjid Bougherra a, en effet, livré sa meilleure prestation depuis le début du tournoi et réussi un récital offensif après les quatre premiers matches sur des scores étriqués et une manière peu emballante. Soutenus par plus de 40.000 supporters, les Verts ont tout simplement croqué les Nigériens au stade Miloud Hadefi' avec une excellente première mi-temps avec à la clé quatre buts inscrits et jouant à un niveau jamais montré dans ce tournoi. Le Mena', tombeur du Cameroun et du Ghana, a affiché, il faut le reconnaître, un visage méconnaissable avec notamment des erreurs défensives inhabituelles. Comme en témoigne cette bourde du keeper nigérien Djibo et son défenseur Katakore. En dépit de ces errements défensifs, il faut dire que les Algériens ont démontré, durant cette première période, un visage offensif et séduisant. A la reprise, avec un écart de quart de quatre buts de retard, on s'attendait à une réaction du Niger mais ce fut Bayazid qui accentua l'agonie des Nigériens. L'avantage des Algériens est que le staff technique algérien et les joueurs ont parfaitement géré le match. Tactiquement, les deux entraineurs adoptèrent deux systèmes de jeu différents. Ne voulant laisser aucune chance à l'adversaire pour rééditer ses deux précédents exploits, les Verts sont entrés dans le vif du sujet, dès l'entame de la partie avec la ferme intention d'en finir tôt avec un adversaire qui a constitué la grande surprise de cette édition du CHAN. De son côté, Harouna Doula, le sélectionneur du Niger, a basé sa stratégie sur la prudence pour « couper » l'union du public avec son équipe afin d'absorber la pression et surtout de retarder l'échéance afin de mettre l'EN dans le doute. Mais, en football, on est sûr de rien. « Je dois avouer que rien n'a marché pour nous dans cette rencontre. Le plan de jeu préparé n'a pas bien fonctionné. Je dois dire aussi que l'aspect physique nous a joué un mauvais tour, car on a flanché en deuxième mi-temps vu que nous avions, un jour de repos de moins par rapport à l'adversaire », a-t-il reconnu. A l'arrivée, les Verts se sont baladés face au Niger comme l'atteste la largesse du score, compostant sans grande peine son billet pour la dernière étape de ce rendez-vous continental. A la fin du match, Madjid Bougherra, visiblement satisfait du rendement de son équipe, a souligné que c'est une victoire amplement méritée. « C'est une qualification méritée à laquelle ont contribué, en premier lieu les joueurs et le public aussi. Grand bravo aux joueurs qui ont respecté les consignes, ce qui nous a permis de passer l'écueil de cet adversaire qu'on a bien étudié. On savait d'ailleurs qu'il opérait souvent par un jeu direct fait de longues balles. Et pour les contrer, on a opté pour le pressing haut qui a bien payé. On les a empêchés de sortir la balle par derrière, ce qui est également leur point faible, tout en les harcelant devant et axer nos attaques sur leur flanc droit. Je dois dire que mes joueurs ont montré une maturité tactique, et c'est tout à leur honneur. Ça veut dire qu'ils ont bien progressé sous notre coupe. Le fait d'avoir inscrit cinq buts nous libère bien sûr, car on a été très critiqués après nos premiers matchs qu'on a gagné à chaque fois avec un petit score », a-t-il affirmé. Pour le coach national, cette finale a déjà commencé ce qui explique les nombreux changements opérés sur son onze en seconde période. En parvenant à se hisser en finale du CHAN 2022, l'EN des locaux vise désormais le sacre continental, une manière pour les fans algériens de briser la malédiction de l'année 2022 après le ratage de la CAN du Cameroun et l'élimination en coupe du monde. Ce sera donc la première finale de CHAN de l'histoire des Verts qui sont désormais à 90' de la consécration. C'est jouable d'autant plus que les Verts sont déterminés à ne pas s'arrêter en si bon chemin et gâcher une cérémonie de clôture qui s'annonce grandiose.