Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a effectué, jeudi 16 mars, un remaniement ministériel qui a touché 35% des ministères du gouvernement. Onze portefeuilles au sein du Gouvernement dirigé par le Premier ministre, M. Aïmene Benabderrahmane, ont ainsi changé de main. Le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, a été confié à M. Ahmed Attaf, en remplacement de M. Ramtane Lamamra, complètement éclipsé de la scène ces derniers jours, notamment lors de la visite du président de l'Ouganda et le haut représentant de la diplomatie européenne, où son absence a été vue comme un départ avant l'heure. Le nouveau diplomate en chef est un ancien ministre des Affaires étrangères, ayant exercé cette responsabilité de 1996 jusqu'à 1999, sous la présidence de Liamine Zeroual, en sus d'avoir occupé d'autres postes de responsabilité au ministère des Affaires étrangères et en tant qu'ambassadeur d'Algérie en Inde, en Yougoslavie et au Royaume-Uni. Ce remaniement a également touché le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, dont la charge sera assumée par M. Tayeb Zitouni, en remplacement de M. Kamel Rezig, appelé à d'autres fonctions. Le ministère des Finances, attribué à M. Laaziz Fayed, le ministère de la Jeunesse et des Sports, revient à M. Abderrahmane Hammad, et le ministère de la Numérisation et des Statistiques, qui aura à sa tête Mme Meriem Benmiloud, en remplacement de M. Hocine Cherhabil, appelé à d'autres fonctions. Les autres changements concernent le ministère de l'Hydraulique, qui sera dirigé par M. Taha Derbal, le ministère des Transports, à la tête duquel a été nommé M. Youcef Chorfa, précédemment ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, ainsi que le ministère du Tourisme et de l'Artisanat, attribué à M. Mokhtar Didouche. En vertu de ce remaniement ministériel, le président de la République a nommé M. Fayçal Bentaleb, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mme Fazia Dahleb, ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables et M. Ahmed Bidani, ministre de la Pêche et des Productions halieutiques. Le Président Tebboune a, en outre, nommé M. Abdelaziz Khellaf, ministre d'Etat, Conseiller auprès du Président de la République et M. Mohamed Nadir Larbaoui, directeur de Cabinet à la Présidence de la République. Une vingtaine d'autres ministres n'ont pas été concernés par ce remaniement, dont Brahim Merad, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, Abderrachid Tabi, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Mohamed Arkab, le ministre de l'Energie et des Mines, Laid Rebiga, le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Youcef Belmehdi, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Abdelhakim Belaabed, le ministre de l'Education nationale, Kamel Baddari, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Yacine Merabi, le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Soraya Mouloudji, la ministre de la Culture et des Arts, Karim Bibi Triki, le ministre de la Poste et des Télécommunications, Kaoutar Krikou, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Ali Aoun, ministre de l'Industrie et de la Production pharmaceutique (fusion entre deux départements ministériels et départ de l'ancien ministre de l'Industrie M. Zeghdar), Mohamed Abdelhafid Henni, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Mohamed Tarek Belaribi, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Mohamed Bouslimani, le ministre de la Communication, Lakhdar Rakhroukh, le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Abdelhak Saihi, le ministre de la Santé, Bessma Azouar, la ministre des Relations avec le Parlement, Faiza Dahleb, la ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables et Yacine El-Mahdi Oualid, le ministre de l'Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises. Rappelons que ce remaniement ministériel était très attendu depuis le Conseil des ministres du 21 février dernier, où le président de la République avait manifesté sa colère face à la cadence de traitement de nombreux dossiers par le gouvernement, ainsi que certains comportements qualifiés d' «autoritarisme». en somme, des échéances très «élastiques», des chiffres «approximatifs», des décisions qui «perturbent» le quotidien des citoyens et celui des opérateurs économiques, ont fait sortir le président de ses gonds, laissant clairement entrevoir ce qui allait arriver, l'actuel remaniement ministériel.