«Il n'y a pas eu d'instructions pour interdire les importations», a affirmé, hier, Souhila Abellache, chargée d'études et de synthèse au cabinet du ministre du Commerce, sur les ondes de la radio nationale Chaîne 3. «Parce que l'importation c'est aussi une manière pour fournir la production nationale. Nous avons un tissu économique qui est composé essentiellement de la petite entreprise. La PME ne dispose pas d'infrastructures pour qu'elle puisse avoir ses propres importations pour son fonctionnement. Du coup elle fait appel aux importateurs pour la revente en l'état», a-t-elle ajouté. L'intervenante a évoqué, cependant, un «recadrage» du chapitre des importations. «Nous travaillons en ce moment pour établir un état des lieux de la situation actuelle. Et ce après le dispositif instauré en 2022, pour recadrer le chapitre importations de revente en l'état», ajoute la même responsable. Selon elle, «les importations pour l'année 2022 ont été clôturées à 38,99 milliards de dollars (MUSD)». Et dans cette enveloppe, «il y a trois types d'importations». «Il y a le chapitre équipement qui n'a pas dépassé 1,82 MUSD en 2021 contre 1,79 MUSD en 2022. Il y a aussi le chapitre fonctionnement qui pèse aussi sur la balance avec 12,49 MUSD en 2021, contre 13 MUSD en 2022. Et on arrive au chapitre de la revente en l'état qui a totalisé 14,40 MUSD en 2021, alors qu'en 2022 il a atteint 13,5 MUSD. Donc en termes d'impact de ce dispositif de recadrage des importations des produits de revente en l'état, c'est un maximum de 5% de baisse», a expliqué Mme Abellache. Interrogée concernant la nature de ce nouveau recadrage, l'intervenante a fait état de l'installation d'un comité au niveau du ministère du Commerce dont la mission est «d'examiner et d'étudier les avis d'arrivée des marchandises en souffrance dans les ports et aéroports, surtout pour les marchandises dont les opérateurs disposent déjà des autorisations d'importations». L'intervenante fait remarquer à ce propos que «certains opérateurs ont importé des produits sans domiciliation bancaire». Selon elle, dans ce cas, il n'est pas question de «forcer la main» aux autorités pour laisser passer ces produits importés «sans le respect des procédures». D'une manière générale, elle explique que tous ces dossiers seront «étudiés au cas par cas» par la commission installée au niveau du ministère du Commerce. Sur un autre registre, l'invitée de la Chaîne 3 rappelle que «l'opération d'assainissement du registre du commerce classe n°4 «revente en l'état», nous étions à plus de 41.000 registres de commerce, mais après le décret de la spécialisation (n°21-94 du 9 mars 2021), nous sommes arrivés à 14.000 importateurs, par spécialisation». Sur le même sujet, elle explique encore : «on est passé de 11 groupes d'importation (30 sous-groupes) à 31 groupes d'importations (102 sous-groupes). Ce qui veut dire que la nomenclature des importations a été éclatée par spécialisation pour savoir qui importe quoi». Elle note aussi qu'il est possible pour les opérateurs d'avoir «plusieurs registres de commerce, mais indépendants», c'est- à-dire que «chaque registre a son cahier des charges et son certificat de respect, avec les critères pour chaque secteur, alors qu'auparavant c'était des procédures standard».