La Syrie va-t-elle reprendre sa place au sein de la Ligue arabe lors de son prochain sommet prévu, en mai, à Riyad ? L'Algérie avait tout tenté pour que la Syrie réintègre la Ligue arabe lors du dernier sommet de la Ligue arabe, tenu à Alger, en novembre 2022. On avait cru jusqu'au dernier moment, à l'ombre d'un véritable forcing exercé par quelques pays membres de la Ligue arabe, à l'invitation du président Bachar El Assad pour assister au sommet d'Alger, qu'on voulait « rassembleur », avant de déchanter près de deux mois avant la date de la tenue du sommet. Le 4 septembre 2022, le chef de la diplomatie syrienne a indiqué, suite à un entretien au téléphone avec son homologue algérien, que son pays préfère que « la question de la reprise de son siège au sein de la Ligue des Etats arabes lors du sommet d'Alger ne soit pas soulevée, par souci de contribuer à la consolidation de l'unité des rangs arabes face aux défis imposés par les développements actuels au double plan régional et international ». Les vents n'étaient pas favorables au retour de la Syrie au sein de la ligue, soufflant en faveur du maintien de l'exclusion de la Syrie, décidée en 2011, suite à la gestion par le gouvernement des manifestations populaires, jugée répressive. Mais, cette fois-ci, la possibilité d'un retour de la Syrie au sein des siens semble plus prometteuse. Parce que, ce sont les pays du Golfe, qui figurent parmi les opposants à la réintégration de la Syrie au sein de la Ligue arabe, qui se penchent sur la question. De hauts responsables de neuf pays arabes, six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG, Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar, Arabie saoudite et Emirats arabes unis) et des ministres d'Egypte, d'Irak et de Jordanie ont été invités en Arabie saoudite, vendredi prochain, pour discuter des relations avec la Syrie, a annoncé mardi le ministère qatari des Affaires étrangères. D'autres pays arabes n'ont-ils pas été invités à cette réunion parce qu'ils entretiennent, déjà, de bonnes relations diplomatiques avec la Syrie, et les positions sont clairement favorables au retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe ? «L'objectif principal est de discuter de la situation en Syrie», a-t-il révélé lors d'un point de presse, précisant que l'Arabie saoudite avait convoqué cette réunion «consultative» via le CCG. Que s'est-il passé depuis novembre, date du dernier sommet de la Ligue arabe, pour que des pays hostiles à tout retour de la Syrie dans le giron des pays arabes tant que Bachar El Assad est à la tête du pays, reviennent à de meilleurs sentiments pour discuter des relations avec la Syrie en vue, probablement, de cautionner son retour au sein de la Ligue arabe à l'occasion du prochain sommet de Riyad, en mai ? Il y a eu le dernier séisme, qui a mobilisé les opinions et la solidarité des Etats et des peuples arabes en faveur des populations syriennes sinistrées, et il y a, surtout, ce rapprochement entre l'Arabie saoudite et l'Iran qui plaide pour le règlement de tous les conflits au Moyen-Orient où ces deux puissances rivalisent de leur influence, comme on le constate pour le conflit au Yémen, où l'on s'attelle ces jours-ci à signer un cessez-le-feu permanent entre les Houthis soutenus par l'Iran et les forces progouvernementales soutenus par coalition alliée menée par l'Arabie saoudite.