Les initiatives de deux partis politiques pour constituer un front interne fort face aux menaces qui guettent le pays auront-elles un effet stimulant pour faire sortir la classe politique de sa léthargie et fédérer les partis et leurs militants dans des alliances autour des principes patriotiques d'une union sacrée ? La première initiative lancée par le président du parti El Bina a réuni le 19 août dernier au CIC plusieurs participants, le FLN, le RND, TAJ et El Karama, en sus de syndicats, de représentants de zaouïas, des associations et autres organisations de masses à l'enseigne des scouts, de l'ONM, de l'ONEC et autres personnalités indépendantes, qui ont appelé les Algériens «dans toutes leurs composantes» à «la cohésion et à la vigilance afin de renforcer le front intérieur, de se fédérer autour des institutions et de soutenir leurs positions stratégiques». Dans ce contexte, les autorités officielles ont été sollicitées afin de «faciliter le travail des acteurs de l'initiative et les différentes couches de la société pour ouvrir des ateliers de dialogue approfondi sur les dimensions de l'initiative», et un appel a été lancé à toutes les composantes politiques et sociétales en Algérie à «promouvoir l'initiative». Quelques jours plus tard, un autre parti, en l'occurrence le FFS, dévoile de son côté sa propre initiative visant à parer aux risques qui menacent l'Algérie, appelant également à faire face d'une manière collective aux risques qui menacent l'Algérie. L'initiative «n'est dirigée contre aucune partie. Elle ne vise pas à entrer en concurrence avec d'autres initiatives», tient à souligner le FFS. En somme, ni concurrence avec l'initiative lancée par Abdelkader Bengrina ni hostilité contre les autorités. «Nous tenons à saluer tous les efforts entrepris dans le sens du renforcement du lien national et la promotion du dialogue pour immuniser le pays, mais nous considérons aussi qu'un véritable consensus national ne peut se construire qu'avec l'adhésion des Algériennes et des Algériens en libérant les espaces politiques et médiatiques», a expliqué le premier secrétaire du FFS, Youcef Aouchiche, pour rassurer d'autres partis qui l'ont devancé sur ce terrain. Et, en direction des autorités, il a relevé que l'initiative du FFS a pour objectif de «réhabiliter le politique et la politique et libérer une dynamique qui renforcera l'Etat national en créant un climat apaisé et en réunissant les conditions nécessaires à l'engagement politique de nos concitoyens». La convergence des points de vue entre les deux initiatives ne veut pas dire adhésion de l'une à l'autre, sinon on aurait évité les parallèles. Que cherchent alors ces partis politiques, la formation de blocs ou d'alliances à l'approche d'importants rendez-vous électoraux, dont les présidentielles de 2024 ? On ne doute pas de la sincérité des uns et des autres pour constituer un front interne uni face aux menaces qui guettent le pays, mais la manière d'y aller, en empruntant chacun son chemin, peut ne pas aboutir au consensus national. A moins de se mettre d'accord sur un minimum syndical, avant d'aller plus loin chacun sur sa voie, le consensus risque de s'égarer.