L'usine Fiat de Tafraoui, à Oran, commencera la production effective de ses voitures au mois de décembre 2023. C'est la déclaration faite, jeudi, par le ministre de l'Industrie et de la Production harmaceutique, Ali Aoun, lors d'un point de presse animé dans l'usine Fiat, du groupe Stellantis, à l'occasion d'une visite de travail. Dissipant ainsi tous les doutes, le responsable a affirmé que Fiat, filiale du groupe automobile multinational « Stellantis », qui a déjà commencé à commercialiser certains modèles de ses voitures importées, au mois de mars dernier, a respecté les délais de la concrétisation de son usine implantée dans la commune de Tafraoui et le premier véhicule produit par ce site industriel sortira en décembre. « Suite à mon inspection du projet, j'ai constaté que la cadence de réalisation correspond aux termes initialement convenus. En se basant sur les informations fournies sur place, je suis optimiste quant à la sortie de la première voiture de l'usine d'Oran en décembre 2023 et non pas 2024 », a déclaré le ministre qui s'est montré très satisfait de la cadence des travaux. Et d'ajouter que « le projet a atteint un taux d'avancement de 75%. Les seules étapes restantes sont l'installation de certaines machines et la finalisation de la formation des travailleurs. Une fois ces éléments achevés, l'usine sera prête à 100%, pour commencer la production de la première voiture Fiat en Algérie dès décembre prochain ». La date avancée par le ministre concernant le lancement effectif de la production de cette marque automobile en Algérie met fin à toutes les rumeurs à propos de la date de sortie du premier véhicule Fiat, « made in Algeria » et témoigne de l'intérêt porté par la marque Fiat à son projet industriel en Algérie. Cela illustre aussi sa volonté de contribuer, de façon substantielle et pérenne, au développement d'une industrie automobile algérienne performante. « Le projet industriel de Fiat à Tafraoui revêt une importance stratégique majeure, bénéficiant du plein soutien des autorités nationales et locales du pays. Il s'inscrit en droite ligne de notre stratégie de développement économique et industriel, renforçant ainsi son caractère structurant. Le champ est ouvert à tout le monde, que ce soit un investissement totalement étranger ou en partenariat avec des sociétés nationales », a-t-il précisé. Abordant la question du taux d'intégration qui est actuellement de 30% et qui devrait atteindre 35%, M. Aoun a expliqué que « Fiat a promis de ramener des fabricants de pièces de rechange. Le taux d'intégration augmentera progressivement. En tant que responsables du secteur industriel, notre souhait est de voir un taux d'intégration atteindre 40 à 50%. Cependant, nous sommes conscients que nous ne pouvons pas exiger qu'un investisseur atteigne ce niveau d'intégration s'il n'y a pas de base industrielle solide pour le soutenir et l'alimenter». Jac et Opel sur le marché la fin de l'année, «les constructeurs français doivent attendre» D'autre part, le ministre de l'Industrie a confirmé que les marques automobiles chinoise Jac et allemande Opel ont obtenu leurs agréments. Ces deux dernières, a-t-il ajouté, « doivent obtenir l'autorisation de régulation pour pouvoir importer des véhicules d'ici la fin de l'année en cours ». « D'ici la fin de l'année, il y aura Fiat, JAC et Opel », a-t-il précisé. Concernant le retour des constructeurs automobiles français sur le marché algérien, M. Aoun a déclaré que ces derniers devront «attendre». «Ils attendront le jour où on décidera» a-t-il lancé. En ce qui concerne les agréments des concessionnaires automobiles en Algérie, le ministre souligne que l'octroi de ces agréments se fait en stricte conformité avec les conditions spécifiées dans le cahier des charges qui exigent des investissements dans le secteur de l'industrie automobile pour pouvoir importer les voitures. «Avant d'obtenir l'autorisation d'importation des véhicules neufs, l'investisseur doit entamer la construction de son usine, à l'exemple de Fiat. Il ne sera autorisé à importer que le jour où il aura commencé la réalisation de son usine. Tant que l'investisseur n'a pas entamé la construction de son usine, il ne pourra pas importer. Même pas une simple roue » a précisé le ministre. Répondant à une question sur le sort des unités d'assemblage de véhicules, dont les dirigeants ont été condamnés à la prison ferme, M. Ali Aoun a rappelé que la justice a ordonné la confiscation de ces biens. « Leur sort sera déterminé une fois que la justice aura transféré ces installations au secteur de l'Industrie. Et je vous le dis, tout de suite, il n'y a pas grand chose à faire, car ce ne sont essentiellement que des hangars. Oubliez cette histoire de ces unités qui n'étaient pas des usines de montage. On va peut-être les utiliser pour une autre industrie dès qu'ils seront mis à la disposition du secteur par la justice ». Notons que le ministre de l'Industrie et de la production pharmaceutique, accompagné de l'ambassadeur d'Algérie à Rome, le wali d'Oran, le président du conseil de l'administration de l'usine Fiat à Oran, M. Sergeye Vasilyev directeur général de l'usine et de sa délégation, a eu l'occasion de visiter les différentes installations de l'usine Fiat de Tafraoui où il a constaté, de visu, l'avancée des travaux de l'usine dont l'infrastructure et les bâtiments sont finalisés depuis le mois d'août, respectant ainsi l'ensemble des engagements de la marque Fiat. II a également eu l'opportunité de découvrir, le premier véhicule de présérie assemblé par les opérateurs de ce site industriel. A cette occasion M. Samir Cherfan, directeur des opérations chez Stellantis pour le Moyen-Orient et l'Afrique a précisé que « le groupe Stellantis a tenu ses engagements en mobilisant l'ensemble des moyens que nous avions à disposition et en bénéficiant, surtout du soutien constant des autorités dans toutes les étapes de développement ». Il a ajouté que cette « première étape fondatrice n'illustre pas seulement le respect de nos engagements en termes de délais, mais elle participe, également, à l'ancrage de notre ambition de devenir le vecteur du développement de l'industrie automobile en Algérie avec la marque FIAT ». M. Samir Cherfan a saisi cette occasion pour annoncer qu'« en termes d'importation de véhicules neufs Fiat, l'entreprise a renforcé sa capacité pour mieux répondre à la forte demande des clients algériens. C'est ainsi que le nombre de voitures Fiat importées est passé de 2.000 unités en avril dernier à 10.000 voitures attendues le mois de septembre en cours ». « Outre l'aménagement des infrastructures, de nombreuses sessions de formation en Algérie et à l'étranger ont été organisées au profit des opérateurs et des moniteurs recrutés, afin de garantir que l'usine de Tafraoui réponde aux standards internationaux de construction automobile. Ainsi, plus de 61.000 heures de formation ont été dispensées » a-t-il ajouté. Pour rappel, le projet industriel stratégique de Fiat en Algérie représente un investissement initial de 200 millions d'euros, et a pour ambition de créer, d'ici à 2026, près de 2.000 nouveaux emplois, avec une capacité de production de 90.000 véhicules par an avec 3 modèles, dans une première étape, et un 4ème modèle après 2026, rappelle-ton . « Cet engagement confirme la place clé de l'Algérie au sein du Plan Stratégique Dare Forward 2030 de Stellantis pour la région Moyen-Orient et Afrique (MEA) et contribuera à l'ambition de Stellantis MEA de vendre un million de véhicules dans la région d'ici 2030 » indique un communiqué de Fiat.