«Le pharmacien hospitalier au cœur des avancées et des innovations relatives aux maladies rares et aux cancers». C'est autour de ce thème que se déroule, du 05 au 07 octobre, à l'hôtel Renaissance de Lalla Setti à Tlemcen, la troisième édition du Congrès international sur les maladies rares et cancers, organisée sous le parrainage du ministre de la santé par l'association ASCOP. Le président de cette association, Pr. Nabil Borsali, a mis l'accent sur le rôle central que peuvent jouer les pharmaciens hospitaliers dans cette quête pour une prise en charge efficace des patients. « Dans un monde qui évolue rapidement, ils ne sont pas seulement des dispensateurs de médicaments, mais des acteurs clés de l'équipe de soins et de véritables défenseurs des patients en allant de l'avant, en trouvant leur force dans leurs valeurs et en s'appuyant sur un réseau de professionnels compétents et de proximité. Notre mission est claire : améliorer la qualité de vie des patients. Pour ce congrès, nous nous intéressons particulièrement aux patients atteints de maladies rares et de cancers rares en Algérie. Nous croyons fermement que la collaboration entre tous les acteurs de la santé est essentielle pour atteindre cet objectif ambitieux de prise en charge multidisciplinaire. Ensemble, nous pouvons faire une différence significative dans la vie des patients et contribuer à des avancées majeures dans la prise en charge de ces affections rares. Ce congrès réunit des esprits brillants et experts reconnus au niveau national et international, qui auront l'opportunité d'explorer les dernières découvertes dans le domaine des maladies rares et des cancers rares et de discuter des meilleures pratiques en vue d'améliorer la prise en charge de ces pathologies complexes », a indiqué Pr. Nabil Borsali. Pour sa part, la sous directrice de la formation hospitalière auprès du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Pr. El Hadia Mansouri, a abordé deux volets liés l'un à l'autre sur les mécanismes et outils numériques pour une prise en charge optimale des patients atteints d'une maladie rare ou d'un cancer en Algérie. « L'outil numérique est un outil de gestion, de planification et de surveillance notamment dans le nouveau contexte des nouvelles réformes budgétaires et des lois de finances organiques qui diffèrent de l'ancien modèle budgétaire. Aussi, l'outil numérique aide à la décision. Le dispositif de numérisation mis en place cette année 2023, comme l'a affirmé le ministre de la santé, vise à mettre en place un système basé sur les résultats et les performances notamment l'informatisation des processus de gestion et la responsabilisation des gestionnaires. À partir de 2024, les établissements de santé vont porter ces actions et les ordonnateurs de ces établissements vont être les ordonnateurs de crédits et de dépenses, ce qui est très important ». De son côté, le chef de service d'épidémiologie et ancien DG de l'ATRSS, Pr. Kaouel Meguenni, a expliqué que « les registres des cancers constituent un outil intéressant et stratégique dans la lutte contre les cancers, parce que cela nous permet de mettre en place un système de surveillance des cancers pas uniquement en donnant des statistiques d'incidence et de prévalence mais aussi en s'attaquant à d'autres études beaucoup plus spécifiques ». Dans la wilaya de Tlemcen, où en sommes-nous ? Le plan cancer a été élaboré dans une période très intéressante sur tous les plans, il y avait un engagement et un engouement de tous les professionnels, mais cela nous a laissé sur notre faim. On a beaucoup engagé de finances mais malheureusement le constat est là. En Algérie, nous restons en deçà de l'effort à fournir pour produire des statistiques fiables et exhaustives. Nous sommes entre 112 et 140 cas pour 100.000 habitants et on devrait s'attendre d'après certaines estimations y compris celles de l'OMS et celles du plan cancer chaque année et depuis quelques années à plus de 50.000 cas de cancer par an ». Outre les rencontres avec des associations de patients, les témoignages éclairant de patients et les thématiques abordées en présentiel et à distances lors de cette manifestation scientifique riche en connaissances et de partage d'expériences, des ateliers pratiques seront organisés aujourd'hui en présence de nombreux oncologues, radiothérapeutes, cliniciens, chercheurs et pharmaciens hospitaliers du pays et de spécialistes par visioconférence de l'étranger (Tunisie, France, Grande Bretagne, Lituanie et Estonie).