Quels avantages peut-on tirer de ce classement de la capitale algérienne, par le comparateur de vols Skyscanner, parmi les dix destinations les plus abordables pour les voyageurs en 2024 ? Avec une réduction des prix des billets d'avion à hauteur de 23% (selon des données recueillies en 2023 et projetées sur la situation de l'année prochaine), un taux de baisse qui arrive en seconde position après la ville portugaise de Faro (24%), Alger pourrait devenir une destination de choix pour les touristes, qui s'intéressent de près au coût de leurs vacances. L'Algérie passe ainsi, en moins de trois ans, d'une destination répulsive à cause des prix de billets d'avion jugés exorbitants, à une destination parmi les plus avantageuses. C'est le président Tebboune en personne qui s'est mêlé de cette affaire de prix des billets, donnant tout au long de ces dernières années instruction sur instruction pour les faire baisser. Les deux dernières interventions sur ce registre remontent au mois de ramadhan et au début de l'été dernier, où il a enjoint au gouvernement de faciliter le retour des membres de la communauté nationale établie à l'étranger, notamment à travers la baisse des billets d'avion, des baisses atteignant jusqu'à 50% durant le ramadhan. Mais certainement que la vision relative à cette réduction des prix des billets ne cible pas uniquement la diaspora. Les touristes également sont très friands des prix bas quand il s'agit pour eux de programmer leurs vacances. Bien évidemment, l'Algérie pourrait profiter de cet attrait que constitue un voyage «moins cher», même si cela n'est pas l'unique caution pour attirer des touristes. Il faudrait dans ce cadre rivaliser avec d'autres destinations au coût du voyage réduit et qui possèdent d'autres atouts à faire valoir, à l'exemple de la ville portugaise de Faro, ainsi que la ville française de Nice (une baisse de prix des billets de 19%), les localités turques de Dalaman (13%) et d'Antalya (12%), ou encore cinq autres destinations du top 10, à savoir Zurich (11%), Boston (10%), Los Angeles (10%), Frankfurt (9%) et New York (9%). En sus du voyage économique, qui lui-même ne doit pas dépendre de la décision des pouvoirs publics mais de la concurrence, qui rappelle les annonces de l'arrivée des compagnies aériennes privées, il y a également l'environnement touristique qui devrait suivre, dont les prix d'hébergement, de restauration, l'ouverture du secteur aux investissements étrangers, l'encouragement des professionnels et l'intérêt qu'il faut porter au marketing dans ce domaine. Est-on paré pour tout cela ? Certes, le tourisme amorce un développement certain, mais beaucoup reste à faire, y compris sur le plan des mentalités des Algériens, qui ne voient pas en ce secteur une source contribuant au développement économique et au bien-être social, comme c'est le cas chez les populations des pays voisins.