Dans la matinée d'avant-hier, un autobus desservant la tristement célèbre ligne B, s'est carrément engouffré dans le mur d'une pizzeria du quartier des Amandiers, à la sortie ouest d'Oran. Selon nos informations, en voulant s'arrêter, le conducteur a découvert que les freins ne répondaient plus. Pour éviter sans doute de percuter les véhicules devant lui et les piétons, nombreux dans le quartier en cette matinée, il aurait dirigé le bus contre le premier mur qui se trouvait devant lui. Les dégâts sont qualifiés d'importants et le conducteur a été sérieusement blessé, indique-t-on. Devant cette situation, certains citoyens se sont demandé comment est-il possible qu'un véhicule destiné au transport en commun, puisse présenter un défaut de frein. Alors que la réglementation prévoit des contrôles techniques qui devraient être particulièrement rigoureux concernant ce type de véhicules qui roulent à l'intérieur du réseau urbain, et souvent bondés de monde. Il est à signaler que la grande majorité des accidents de bus ont été provoqués par des conducteurs desservant cette ligne qui traverse la ville d'Oran en diagonale. Des conducteurs ont assisté à de véritables courses de rallye et à des dépassements en troisième, et parfois même, en quatrième position. C'est, parmi les conducteurs, souvent de jeunes écervelés, à qui arrivera avant l'autre à l'arrêt suivant, pour enlever les clients à son concurrent. Les citoyens ont également dû voir que beaucoup de conducteurs d'autobus ignorer superbement toute signalisation routière et faire fi du code de la route. Ce qui compte pour eux, c'est d'arriver avant « l'autre », par n'importe quel moyen, quitte pour le chauffeur de mettre sa propre vie et celles de ses passagers en danger. « Le plus étonnant, s'indigne un citoyen, est le fait qu'aucun des cinquante passagers n'élève la voix pour rappeler à l'autre le fou au volant ». « Vous savez pourquoi ils se comportent comme ça ? C'est parce que certains autobus appartiennent à des personnes bien placées, qui ne craignent pas l'Autorité… » Lâche un conducteur de taxi qui dit que les chauffeurs de bus de la ligne B, surtout, le font « souffrir à longueur de journée. On sait pourtant, que plusieurs dizaines de bus sont mis en fourrière chaque mois, que de nombreux conducteurs ont été révoqués par leur patron et que nombreux retraits de permis de conduire sont régulièrement effectués. Apparemment, cela n'a pas permis de dissuader certains chauffeurs dont le comportement présente une menace réelle pour les passagers et pour les usagers de la route.