La protestation citoyenne s'étend chaque jour un peu plus au point de gagner des catégories sociales politiquement insoupçonnable. C'est, en effet, au sein de la famille révolutionnaire que le feu commence à prendre renvoyant ainsi l'écho aux mouvements sociaux et politiques qui agitent l'Algérie. Des responsables et des membres fondateurs de l'Organisation nationale des enfants de chouhada (ONEC) et de la Coordination nationale des enfants de chouhada (CNEC) ouvrent le feu sur leurs secrétaires généraux respectifs, Tayeb El Houari et Khaled Bounedjma dont ils réclament carrément les têtes.Soutenus par des officiers supérieurs de l'Armée nationale populaire (ANP) à la retraite, ces membres de la famille dite révolutionnaire ont rendu public une déclaration dans laquelle il tirent à boulets rouges sur les deux SG. Tayeb Houari et Khaled Bounedjma y sont accusés d'avoir échoué «à défendre la mémoire des chouhada». Grave «chef d'inculpation» dans les organisations de ce genre ou la trahison n'est pas un vain mot.Les contestataires qui ont accompagné leur déclaration d'une liste de signataires, reprochent notamment aux deux patrons d'avoir «violé les statuts de l'ONEC et de la CNEC en amarrant ces deux organisations à des formations politiques et d'avoir failli dans leur mission qui consiste à défendre la mémoire des chouhada». Lies Bensaid Lakhdar ex SG de la CNEC, Kashi Layachi, officier supérieur à la retraite, Meziane Djamal, membre fondateur de l'ONEC et leurs camarades frondeurs demandent aux autorités de ne pas s'ingérer dans les affaires des deux organisations. Des membres fondateurs ouvrent le feu sur Tayeb El Houari et Khaled Bounedjma « (…) En raison de la situation peu reluisante à laquelle sont parvenues les deux organisations et (…) du fait de l'incapacité de leurs directions respectives, nous demandons fermement aux parties concernées de lever toute paternité ou tutelle à l'égard des enfants de chouhada et de les laisser décider librement de leur destin (…)», lit-on, dans la déclaration.Ce mouvement de redressement en bonne et due forme rappelle au besoin les «textes fondamentaux de l'ONEC et de la CNEC qui énoncent dans leur ensemble la nécessaire autonomie des deux organisations ainsi que l'autonomie de leurs directions et de leur pouvoir de décision vis-à-vis de tout courant partisan ou non partisan». Mieux encore, les dissidents annoncent une rencontre nationale pour jeter les jalons d'une structure nationale unifiée de la famille révolutionnaire.« Nous, enfants de chouhada, (…) déclarons que nous entamons les préparatifs pour la tenue d'une rencontre nationale dans un avenir proche en vue de mettre en place une institution nationale unique et unifiée qui sera chargée de la préparation, au plan matériel et moral, de la tenue d'un congrès rassembleur et unificateur des rangs».